Test Giraffe and Annika, comment rester sur sa faim…

Cela faisait longtemps que je n’étais pas foutu devant un jeu édité par Nis America qui est spécialisé pour nous importer les jeux sortis aux pays du soleil levant et qui passe rarement la barrière de la culture occidentale. Et que ne fut pas ma surprise en recevant la très jolie Musical Mayhem Edition qui comporte un artbook assez bien fichu et un cd contenant la BO du jeu somme toute sympathique car la musique tient une place importante dans le jeu. Mais je ne suis pas là pour faire la promotion d’une édition collector d’un jeu mais pour vous donner mon avis sur Giraffe and Annika et ce n’est pas parce que j’ai reçu une très belle version du jeu que je vais perdre mon honnêteté. Je vous dis donc tout sur les mystères de Spica Island.

Même pas peur !

Mignon mais daté…

L’histoire est somme toute très classique et même si le jeu est proposé uniquement en anglais (ggrrr !), le niveau demandé est assez bas et vu que nous est contée à 90% via des vignettes que l’on fait avancer à notre rythme, on a tout loisir de prendre le temps de comprendre ce qu’il y a d’écrit bref ! On incarne Annika qui, après avoir chuté d’un tabouret, se réveille sur l’île « Spica Island » (oui elle est tombée assez lourdement du tabouret et sur la tête, IRL, à mon avis, elle est en coma artificiel). On est balancé sans aucune explication sur l’île et c’est à nous d’explorer au pif pour faire progresser l’aventure. Bon après avoir fait le tour du propriétaire et lu des petits mots d’une certaine Lisa qui nous font comprendre qu’on est limité pour le moment ou fait la connaissance de Giraffe, une sorte d’elfe aux cheveux bleus, qui nous demande de l’aide pour partir à la recherche de trois cristaux pouvant sauver les lieux et accessoirement nous ramener chez nous. En enfant bien élevé qui croise un type très louche, elle accepte bien évidemment de le suivre et vous voilà parti à l’aventure ! Si au début du jeu, vous êtes balancé sans explication, très vite les développeurs nous donnent la main et nous indique le chemin à suivre, les lieux à explorer sont assez restreint de telle sorte que l’on ne tourne pas en rond longtemps. L’histoire est très convenue et excepté la petite révélation finale, il faut admettre que l’on s’ennuie face à la narration assez mollassonne et très réduite. Vous allez croiser peu de PNJ et tous n’ont quasiment aucun background. Enfin si le jeu s’appelle Giraffe And Annika, il tourne surtout autour d’Annika, le premier ne faisant que nous indiquer le chemin et nous ouvrir les portes des donjons…

Le ton est assez décalé
Tout comme les personnages
Et donne des scènes loufoques

L’histoire et la narration ne sont pas non plus aidées par la réalisation graphique du jeu ! Ce n’est pas très joli et si je devais situer les graphismes, je dirai qu’ils sont au niveau de ceux d’un jeu PS2 en milieu de vie. Les effets visuels sont minimalistes et pas tous présents (sous-entendu des animations sont vides) Les décors peinent à s’afficher et on a droit à un fog à l’horizon omniprésent pourtant on ne peut pas dire que les environnements soient très détaillés… Le jeu propose quelques phases de combats de boss basées sur un jeu de rythme, que je développerai plus tard, et là encore le travail est minimaliste et beaucoup d’actions ne sont pas assorties d’effet ce qui peut paraître déstabilisant. C’est en cela que le jeu paraît daté, surtout lorsque l’on s’attarde sur les intérieurs qui manquent cruellement d’éléments. Je ne dirai pas non plus que tout est a jeté c’est daté mais reste bien fait, le problème est qu’à chaque instant on peut faire un reproche ou constater un manque. Le gros point noir est certainement les plans sous l’eau, c’est tout bonnement indescriptible et en tout cas sacrément moche et je vous laisse une capture d’écran en dessous pour que vous puissiez vous faire une idée par vous-même vous aurez l’impression que les développeurs n’ont pas terminé le jeu… Après on a quand même droit à quelques bugs de collision vous amenant à planer au-dessus de l’eau ou plus problématique à rester coincer sous l’eau… Heureusement que les musiques relèvent la note générale de la réalisation. Elles sont longues, assez variées et correspondent aux situations auxquelles vous êtes confrontés c’est peut être pour cela que l’édition collector propose la BO du jeu. J’aurai bien aimé que les musiques soient assorties de bruitages de meilleure facture ou plus simplement d’un doublage des voix…

Ça peine à s’afficher
Je ne m’enfuis pas je vole !
Voilà la vue sous l’eau…
On a quand même des environnements sympathiques

Un gameplay limité pour un intérêt réduit

Que faire dans Giraffe and Annika, réponse : pas grand-chose… Le jeu est un mélange d’action-aventure-plateformer et de rythme. Cela fait beaucoup et même beaucoup trop qui est l’ennemi du bien… Annika au départ ne fais pas grand-chose : incapable de sauter ou de nager, votre champ d’exploration est limité mais avec Giraffe vous allez explorer des donjons qui vont vous donner des fragments desquels découlent les capacités précitées, la progression est donc très classique. Pour progresser sur l’île il faudra faire des tâches demandées par les PNJ comme ramener du bois ou ramener les enfants pour le repas, une nouvelle fois c’est du classique. En dehors des donjons, il y a très peu d’intérêt à explorer l’île si ce n’est pour trouver des peintures toutes plus effrayantes les unes que les autres. Les donjons sont également très restreints et il suffit d’avancer en évitant les ennemis qui ont 2 de QI pour arriver à la porte du boss et faire le combat final. Vraiment les donjons sont courts, ne comportent aucune énigmes ou difficulté qui pourrait gêner votre progression de telle sorte que l’on finit par s’ennuyer et à aller au plus court pour en terminer au plus vite ! La seule difficulté que vous pourrez avoir c’est lors des phases de plateformes uniquement en raison de la maniabilité d’Annika et son saut qui est absolument ingérable avec une latence à frémir !

On est d’accord c’est horrible !
Le tout droit des donjons
Après tout ça une pause s’impose !

Si seulement l’ensemble pouvait être rattrapé par les combats de boss qui mettent en avant les fameux jeux de rythme qui ont malheureusement disparu du paysage vidéoludique (Guitar Hero tu me manques !). Une nouvelle fois la déception est au rendez-vous. Tout d’abord il y a très peu de combats et ensuite, ils sont très simples et manquent de profondeur. En gros vous allez combattre un ennemi et il faudra lui renvoyer ses attaques sur le rythme de la musique en vous orientant sur la gauche ou sur la droite et en appuyant donc au bon moment. Pourquoi, pour une fois ne pas être resté dans le classique avec une timeline qui nous indique quand appuyer ? Au lieu de cela on a un système simple et un peu pété puisque le moment ou il faut appuyer n’est pas le moment ou l’attaque arrive dans la cible mais un peu avant : c’est con un jeu de rythme qui en manque… Ce qui est dommage c’est que les boss ont les mêmes paterns et perdre n’est pas punitif ce qui enlève toute difficulté au jeu. De toute façon, Giraffe and Annika ne vous opposera aucune résistance et en 4 bonnes heures vous aurez vu la fin avec une rejouabilité très limité sauf pour la recherche des cartes postales. C’est une nouvelle fois très peu pour un jeu proposé quand même au prix fort !

A gauche…
A droite !
On esquive !

Conclusion

Si j’ai été enchanté lors de l’unboxing du jeu, ma joie est très vite retombée manette en main. Le jeu est mignon et pourrait convenir aux joueurs les plus jeunes mais le problème c’est que le jeu n’est qu’en anglais. La réalisation est moyenne malgré une bonne BO et le jeu pêche par son gameplay trop simpliste et qui enlève beaucoup d’intérêt au soft. Le jeu est quand même vendu à 30 balles et malheureusement à ce prix là je ne peux que vous le déconseiller. Le jeu est quand même sorti en 2018 sur PC et on aurait pu espérer des améliorations. Préférez investir dans deux voir trois jeux à 10 balles qui proposent plus de contenu et de meilleure qualité !

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