Test WereWolf The Apocalypse, gare aux loups… Garous !

Il est enfin temps de mettre la main sur le dernier action-RPG de Cyanide qui a été annoncé de longue date. Après un Call of Cthulhu honorable mais qui a essuyé son lot de critiques, Cyanide s’aventure vers la mythologie des loups-garous en protecteurs de notre bonne vieille terre aka Gaïa. Sauf que cette fois-ci les développeurs se sont écartés de l’aspect narratif pour mettre l’accent sur le gameplay qui s’apparente à beat’em all nerveux. Vous commencez à me connaître moi qui aime les jeux bourrins et nerveux je me suis dit pourquoi pas… Je n’attendais rien de particulier de WereWolf The Apocalypse et je m’y suis donc lancé sans aucune attente ni appréhension et après avoir sauvé Gaïa et vaincu la multinationale Endron, je vous donne mon avis qui s’annonce mordant…

ça va être un bain de sang !
Le test que vous apprêtez à lire ce concentre sur la version "Old Génération" du titre. La version Next-Génération souffre malheureusement des mêmes défauts. Même le Up graphique ne rend pas le jeu plus beau (sauf en cinématique) et le vrai apport de cette version sont les temps de chargement drastiquement réduits.
La bande son du menu de WereWolf

Des loups-garous écolos

Dans Werewolf The Apocalypse, les garous ne sont pas des méchants bien au contraire ! Ils sont les protecteurs de Gaïa la mère nourricière, le début de toute chose dans l’univers. Gaïa est divisée en trois branches dont j’ai oublié les noms mais vous avez celle qui crée, celle qui transforme et celle qui efface, la Wyrm (ça je m’en souviens). A cause de l’activité de l’humanité, à savoir la pollution et la guerre, la Wyrm a pris trop de pouvoir et bientôt tout va disparaître. La cinématique d’intro se plait à multiplier les images de l’homme qui détruit la nature, guidé par le seul profit (toute ressemblance avec des situations réelles n’est que pure coïncidence…). Les garous sont les protecteurs de Gaïa, ils s’établissent en meute un peu partout sur le globe. Voilà qu’Endron, une société de pétrole s’installe à proximité de la tribu dont Cahal fait partie, le héros du jeu, pour exploiter et donc détruire la forêt de ce dernier. S’en est trop et la meute s’organise pour détruire les installations d’Endron et faire partir la firme de la forêt. Bien évidemment cela ne se passe pas comme prévu et au final la femme de Cahal meurt.

On croise des dieux

Celui-ci décide de quitter la meute (et sa fille accessoirement) pour travailler comme mercenaire. Sauf que le passé vous rattrape toujours et Cahal doit prêter main forte à son ancienne meute en repoussant une nouvelle fois Endron. L’histoire prend donc racine sur fond d’écologie ce qui est donc d’actualité même si on s’éloigne ensuite du sujet pour se concentrer sur la rédemption de Cahal et les expériences que réalise Endron sur des sujets humains. Beh oui quoi vous êtes une multinationale ultra puissante et vous apprenez l’existence de loups garous pourquoi ne pas se lancer dans des expériences génétiques ! Le scénario est plus que convenu et n’offre aucune surprise ni originalité se contentant de reproduire les twists que l’on peut retrouver dans n’importe quel film d’action des années 90’s et encore je ne vous ai pas parlé de la fille de Cahal à laquelle il arrive bien évidemment des ennuis (limite Cahal m’a fait penser à Jack Bauer). L’intérêt du scénario est d’élargir le champ d’action de Cahal et ainsi nous faire voir du pays et ainsi des environnements différents…

Expériences bizarres…

Une réalisation entre loup et garou

Bon niveau réalisation, je ne vais pas vous mentir Nacon et Cyanide continuent à faire… du Nacon et Cyanide ! C’est plaisant à regarder mais il ne faut pas s’attacher aux détails. Attention toutefois, Werewolf the Apocalypse se situe au-dessus de la moyenne le problème est que certains aspects viennent gâcher l’impression d’ensemble et en premier lieu les cut scenes qui sont d’une qualité déplorable… On a droit à des dialogues avec des personnages au regard totalement vide, aux mouvements du visage minimalistes et parfois en décalé avec le son franchement pourquoi ??? Surtout qu’à côté, les cinématiques tiennent la route et in game, le jeu est plaisant à regarder. Car lors des combats, Cahal se transforme en Crinos, une sorte de loup géant qui envoie grave du pâté ! Le jeu nous gratifie d’effets de lumière et de flous vraiment réussis ! L’ensemble donne aux combats une pêche d’enfer qui est exacerbée par la musique du jeu qui prend une tournure Hardrock / Métal vraiment bien sentie ! Dans l’ensemble on est conquis et ça passe dans les premières heures du jeu mais ensuite on prend le temps de se poser et de regarder les détails et ça là que ça se gâte…

Le jour…
et la nuit…
Je suis un PNJ mort de l’intérieur…

Les décors se ressemblent énormément et les développeurs n’ont pas fait preuve d’originalité ou du moins de variété… Certes on se déplace dans différentes régions et donc dans différents environnements mais dans une même région c’est toujours la même chose ! On a les mêmes pièces ou lieux extérieurs qui se succèdent sans aucun level design qui est vraiment très plat… Les textures ne sont pas folichones et certains éléments de décor sont eux aussi très plats (je pense à la végétation). Les sources de lumière sont gérées de manière basique avec des halos parfaitement ronds et pour des consoles en fin de vie ou next gen ça la fout mal et on a été habitué à bien mieux surtout pour un jeu qui se veut proche des AAA. Voilà pourquoi je dis que Cyanide fait du Cyanide. C’est dommage et j’ai l’impression que les développeurs ont du mal à passer le cap au niveau de la réalisation. A chaque fois, ils proposent un jeu qui tient la route avec un bon gameplay mais à chaque fois la réalisation est tout juste honorable. Peut être que les gars ont les yeux plus gros que le ventre en voulant mettre beaucoup de choses dans leur jeu sans avoir les moyens des plus gros studios ce qui a des répercussions sur la réalisation graphique du jeu. Je disgresse mais si Cyanide pouvait me lire : travaillez votre réalisation !!!

Les textures ne sont pas dingues
On perd un peu en lisibilité
Où suis-je ?

Des loups qui ronronnent

Un des points forts de la communication autour de Werewolf the Apocalypse, c’est le gameplay. Les développeurs ont promis différentes approches du jeu avec un Cahal capable de prendre des formes différentes. Concrètement tout y est et les développeurs ne nous ont pas menti. Cahal peut être en forme humaine ou lupus qui est en fait un loup. Ces deux formes servent à se déplacer et à s’infiltrer dans les installations d’Endron. La troisième forme est celle du Crinos exclusivement en combat. Le jeu nous laisse le choix entre progresser de manière furtive ou comme un bourrin ! L’infiltration n’est pas de tout repos puisqu’il faut faire attention aux gardes, aux caméras, aux portes de renforts, aux tourelles étant précisé que les trois derniers peuvent être piratés en se connectant aux ordinateurs. Le système de détection des gardes tient la route et je n’ai pas trouvé de bugs dans ce domaine. On a surtout une capacité de sixième sens qui permet de voir les menaces à travers les murs. Le problème c’est que l’infiltration est vraiment fastidieuse et on peut passer de très longues minutes pour traverser une zone alors qu’une simple pression sur une gâchette vous transforme en Crinos qui va tout défoncer vitesse V ! Du coup, je vous laisse imaginer ce que l’on privilégie : baston !!!

Très utile cette vision
Hop ni vu ni vu
L’assassinat est de mise

Werewolf The Apocalypse est assez jouissif au niveau des combats ! On ressent vraiment la puissance du Crinos par rapport aux humains surtout que les décors sont entièrement destructibles. Le jeu est un véritable beat’em all avec des sbires faisant office de chair à canon qui nous font que très peu de dégâts mais qui servent à monter notre rage pour nous soigner ou effectuer des techniques spéciales et des ennemis spéciaux comprendre plus gros et donc plus dangereux et qu’il faut surveiller du coin de l’œil. Le gameplay est relativement basique : un coup léger, un coup fort, un saut, une esquive et deux postures différentes : quatre pattes qui privilégient la vitesse et le déplacement et deux pattes qui est celle qui fait le plus de dégâts. Bien sûr on adaptera notre posture en fonction des ennemis, par exemple les brutes au bouclier ne peuvent être ébranler qu’avec la posture lourde. Le but est bien sûr de faire le combo le plus long pour faire augmenter notre rage et ainsi débloquer notre capacité ultime nous rendant invincible un court laps de temps. C’est assez bien fichu et les combats sans être d’une difficulté énorme nécessitent de l’attention. Je ne vous cache pas que par moments, on perd en lisibilité en raison de la profusion d’effets en tout genre et le système de lock est bienvenu ! Dommage également que la caméra ait du mal à suivre lorsque l’on est posture agile et que l’on enchaine les esquives pour éviter de se prendre des balles d’argent…

Oups
Les combats de boss sont épiques
Mais répétitif

Le principal problème de Werewolf est la répétitivité ! Comme l’infiltration passe au second plan, on va multiplier les combats avec un bestiaire qui peine énormément à se renouveler. Grosse merdo, on parcourt une zone, on débloque la porte, baston, nouvelle zone à parcourir, porte à débloquer, baston… On tourne vite en rond ! Mêmes les combats deviennent répétitifs avec un bestiaire réduit, un level design désespérément plat et des coups en nombre limités. Le scénario du jeu apporte de nouveaux ennemis mais qui ne changent qu’en apparence puisque les attaques, elles, demeurent les mêmes. La répétitivité se retrouve également dans le panel de coups réduit de Cahal. Un coup léger un coup fort c’est peu et les combos sont limités. Enfin le level design est très sommaire avec des salles à chaque fois de taille similaire et carrées et surtout une absence totale de relief ! Werewolf est également sommaire dans son cheminement. On a droit toujours au même objectif principal qui reviendra in fine à nettoyer une zone et les quelques objectifs secondaires sont tous les mêmes : retrouver des esprits ou ouvrir des vannes… A ce sujet les esprits servent surtout à nous donner de l’expérience permettant de débloquer de nouvelles compétences via un arbre assez étoffé et qui permet d’adapter le protagoniste à notre façon de jouer. Le jeu se parcourt quasiment en ligne droite puisque les objectifs secondaires peuvent se faire « en chemin » pour peu que l’on soit observateur. Il faut seulement 7 heures pour terminer le jeu et je trouve la durée de vie un peu basse pour un jeu vendu au prix fort.

Les ennemis changent en apparence
C’est chaud !
Ton tour viendra
L’arbre de compétences

Conclusion

Difficile de conclure ce test car lorsque je me relis j’ai l’impression d’être plus négatif que positif et pourtant j’ai passé un très bon moment sur Werewolf The Apocalypse. Les sensations sont vraiment excellentes. Alors oui le jeu n’est pas exempt de toute critique avec une réalisation qui souffle le chaud et le froid, une répétitivité propre à tout beat’em all qui se respecte mais au final on prend son pied à tout détruire et à progresser dans un scénario certes convenu mais qui a le mérite d’exister. Le seul véritable point noir qui me refroidi, c’est la durée de vie du jeu que je trouve trop courte pour un jeu à quasiment 50 balles.

Pour
  • Les combats très pêchus !
  • Une bonne réalisation dans l’ensemble
  • Deux gameplay différents
Contre
  • Durée de vie courte
  • Répétitif

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