Test YS IX : Monstrum Nox, un J-RPG nerveux, prenant et accessible à tous !

Grande première pour moi je me lance dans la licence Ys qui existe depuis un sacré bail puisqu’il a fallu que j’attende le neuvième épisode pou m’y atteler… Vous me direz qu’il n’est jamais trop tard ! C’est donc un véritable dépucelage pour moi qui ne connaît ni le background ni le gameplay de la série ! Ys IX Monstrum Nox est un J-RPG comme tous les opus de la série si je m’abuse et, est sorti il y a plus d’un an au Japon (quand même !) ce qui sous-entend un léger retard graphique. Nis America, spécialiste du portage des jeux 100% jap en Occident nous propose donc ce nouvel opus avec des textes intégralement en français, ce qui mérite d’être souligné et très appréciable pour un opus qui propose un scénario bien rempli. Après une bonne trentaine d’heures passées sur Ys IX Monstrum Nox, je pense pouvoir modestement vous donner mon avis sur ce qui vous attend.

On va déglinguer du vilain !

Un scénario bien complexe !

Si comme moi vous n’avez rien saisi aux huit épisodes précédents, sachez que cela ne vous gênera en rien pour suivre l’histoire de Monstrum Nox, c’est assez cool parce qu’essayez de démarrer une série TV à partir du neuvième épisode… c’est assez lourd ! On incarne donc Aldo dit le Rouge accompagné de Dogi qui arrivent à Balduq, une ville pénitentiaire et pas forcément le premier choix pour une croisière en été… La ville est en effet assez sombre et l’architecture gothique ne donne pas envie d’y poser ses valises. Bref, Aldo va y rester par obligation puisqu’à peine arrivé, il est emprisonné… Il rencontre Aprilis qui le transforme en Monstrum sorte de super-héros avec un don qui est capable d’exterminer des monstres issus de la Nuit de Grimwald, une dimension alternative qui répand ses miasmes sur Balduq. Ces miasmes sont le mal qui ronge la ville. Bien sûr Aldo ne pourra pas quitter la ville sans avoir vécu ces monstres et ainsi dissiper la Nuit de Grimwald. Aldo ne sera pas seul dans sa quête puisqu’au fil de l’aventure, il va faire la rencontrer d’autres monstrums (six pour être précis) qui ont, eux aussi des dons particuliers.

Le scénario, en apparence simple, se montre bien plus complexe au fil de votre progression qui est divisée en chapitres. L’histoire nous est contée de manière très lente avec une multitude de cut scènes et de dialogues (que l’on peut tous passer) parfois inutiles. Comme j’ai pu râler sur tous les jeux qui s’éternisent en scènes qui n’apportent pas assez au scénario, je râlerai sur Monstrum Nox qui fait de même. Très régulièrement j’ai suivi des dialogues pour en conclusion, me demander le pourquoi du comment de l’intérêt du dialogue… Limite on a droit à des scènes pour voir de personnages se dire qu’ils aiment faire du vélo et manger du pâté… Le jeu part surtout dans tous les sens et dès le début on se pose une foultitude de question : entre le fonctionnement de la ville de Balduq, la Nuit de Grimwald, nos nouveaux pouvoirs il y a de quoi faire et le jeu tarde un peu à apporter des réponses préférant multiplier les rencontres avec de nouveaux PNJ aux backgrounds assez fournis et comme dans tout bon J-RPG, des quêtes annexes qui dévient de l’histoire principale.

Heureusement que la musique est bonne !

Le jeu est sorti en septembre 2019 au Japon, je m’attendais donc à ce qu’il accuse un certain retard sauf que je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi conséquent ! J’ai vite compris que la qualité graphique n’était pas le point fort du jeu ! Monstrum Nox est à la ramasse dans quasiment tous les domaines surtout lors des phases d’exploration. Les décors manquent d’éléments et pourtant le jeu peine à les afficher, la ville manque de vie avec des PNJ totalement fixes, les textures sont ternes et baveuses. Et puis que dire des chutes de framerate lorsque l’on parcourt Balduq… Même les cut scenes et les cinématiques font veillottes. Les cut scènes sont du même niveau que le jeu en général et les cinématiques ne sont pas nettes et les phases d’action présentent un aspect flou assez déplaisant. Le tableau que je dépeins n’est pas rose mais il y a quand même des choses positives surtout en combat. Je ne comprends pas que le jeu rame lorsque l’on se balade en ville alors qu’il n’y a rien de gourmant en termes de ressources et inversement en combat, le jeu se montre très fluide avec des effets de lumière à profusion peut être trop car on perd un peu de lisibilité mais pour ça j’y reviendrai plus tard. Je ne vous cache pas que cela reste maigre du côté positif et l’aspect graphique reste un point noir du jeu.

L’affichage n’est pas exceptionnel
C’est vide…
La vie est peu présente…

Heureusement que la BO rattrape énormément la réalisation globale du soft ! Les gars de Nihom Falcom ont sacrément bossé sur cet aspect et le jeu nous abreuve de thèmes longs, recherchés et variés. C’est un véritable plaisir pour les oreilles et chaque musique est parfaitement adaptée au lieu et à l’action avec des mélodies mystérieuses et zen pour l’exploration et des sons pêchus pour les combats. Le doublage est également de qualité avec pas mal de voix intégrées. Sur cet aspect, Ys IX Monstrum Nox fait quasiment jeu égal avec les grandes licences du J-RPG.

Les cut scenes des combats envoient du pâté !
Les effets sont impressionnants !
ça envoie de partout !

Un J-RPG nerveux et fourni !

J’ai été surpris par les combats d’YS qui sont incroyablement dynamiques. Ils se font en temps réel et je dois admettre que ça pète de partout, surtout lorsque l’on joue avec plusieurs Monstrum en même temps ! On se plait à switcher entre eux afin d’exploiter au mieux les faiblesses des ennemis. Chaque personnage dispose de coups de bases, de capacités spéciales que l’on affecte aux touches que l’on souhaite, une esquive et une parade qui sont « flash » et qui, si effectuées au bon moment, ralentissent le temps et il nous est alors possible de multiplier des combos dévastateurs ! Comme je l’écrivais précédemment, les effets se multiplient et on a tendance à perdre en lisibilité. Ce n’est pas trop grave à bas niveau puisque le jeu n’est pas difficile mais si vous augmentez la difficulté, ce manque de lisibilité peut être très préjudiciable. Surtout si l’on ajoute une caméra un brin trop sensible et qui devient un peu folle dans les endroits exigus. Pour contrer ce défaut, le jeu dispose d’un système de lock assez bien fait et qui passe automatiquement à l’ennemi suivant une fois notre cible vaincue. Il n’en demeure pas moins que les combats sont extrêmement prenants et on se plait à les enchainer même si un sentiment de répétitivité peut apparaître pour des combats dans une même zone vu que le bestiaire évolue très peu. Malgré la présence de 6 Monstrum aux styles différents, on a parfois l’impression de tourner en rond ! Les boss viennent casser la monotonie avec leur taille qui est impressionnante mais qui n’offrent pas un challenge insurmontable.

Les combats gagnent en intensité au fur et à mesure que l’on débloque les Monstrums. En effet via une simple pression sur rond, on switche entre chacun d’un qui ont des coups et des capacités différentes. Ils sont surtout plus ou moins utiles en fonction des ennemis que l’on rencontre : certains bénéficient d’une carapace que l’on casse via un personnage dit contondant. Ce qui est dommage, c’est que les Monstrum permettent aussi d’explorer de nouveaux lieux en fonction de leurs capacités et on ne les a pas dès le début. Alba peut marcher sur les murs, Falco est capable de planer pour atteindre des endroits éloignés, Pupa a une vision qui détecte les objets. Mais comme l’histoire se divise en chapitres et la ville en quartiers, il faut attendre de progresser dans la trame principale pour pouvoir explorer « comme on veut » Balduq. On est donc grandement limité dans notre liberté de mouvements et la progression se montre très dirigiste. On peut voir des trésors sans pouvoir les atteindre avant plusieurs heures de jeu. Généralement, lorsque l’on arrive dans un nouveau quartier, il vaut mieux foncer sur la quête principale pour débloquer le monstrum et ensuite revenir sur nos pas pour explorer la zone… C’est con et j’aurai préféré avoir accès à toute la ville et faire des choix plus libres dans la progression. Mais comment lutter face à une mode qui nous donne l’apparence d’un open world sans que l’on ait les moyens de l’explorer librement…

Les capacités donnent accès à de nouveaux lieux
ou à sauter de grands précipices !
Il faut du temps pour rassembler la fine équipe
C’est tendu !

Concrètement le gameplay se divise en deux parties. Une première qui fait la part belle à l’exploration (de Balduq 90% du temps) avec la présence de miasmes qui déversent des monstres et qu’il faut détruire pour faire grimper les « nox », dès que l’on arrive à 100 cela nous permet de tenter un miasme plus gros qui débloque un nouveau quartier ou à minima une nouvelle zone à explorer. Ensuite on a les donjons qui jonchent la trame principale et qui sont remplis de monstres et se concluent par un boss assez gigantesque. Je ne vous cache pas avoir trouvé cela assez répétitif surtout que les donjons se font en ligne droite. Il y a bien quelques salles cachées qui renferment de jolis trésors mais il n’est pas bien difficile de les trouver surtout lorsque l’on a la vision infra rouge et sachez que même si vous ratez un coffre, un PNJ vous vend les objets que vous auriez raté.

Petit miasme…
… devient gros !
On est toujours noté à la fin de la nuit de Grimwald

Ys IX Monstrum Nox est un J-RPG dans la plus pure tradition, ce qui signifie des objets et des équipements à débloquer en pagaille ! Et comme vous avez une équipe de 6 à votre disposition, il faut choisir avec soin le stuff de chacun. Le soft propose une foultitude de marchands et autres forgerons qui permettent de forger armes et armures, acquérir de nouveaux équipements, cuisiner des plats qui vous redonnent vie et avantages en combat, il y a vraiment de quoi faire même si une nouvelle fois, l’évolution des personnages et assez basique. Ils gagnent en niveau, voient leurs stats augmenter et acquièrent de nouvelles capacités sans que l’on n’ait à faire quoique ce soit : tout est automatique. Le jeu propose également une masse de quêtes secondaires qui ont toutes tendance à se ressembler un peu. En gros il faudra enquêter à un endroit ou aller chercher un objet pour finir tout le temps sur un combat. L’intérêt est que vous débloquez du stuff et que vous montez en niveau. Comme les gars de Nihom Falcom n’ont pu résister aux sirènes de la mode, on retrouve les objectifs secondaires qui consistent à rechercher et rassembler des collectibles comme des pétales de fleurs bleues ou des panoramas pour atteindre le 100%. Au final il faut compter une bonne grosse vingtaine d’heures pour voir la fin de la trame principale. Pour ce qui est du 100%, je pense que 30 à 35 heures suffisent (après 30 heures je tourne à 88% sachant que ce qui me reste à faire c’est trouvé quelques pétales disséminés dans les quartiers.

L’équipement est bien présent

Conclusion

J’aurai donc attendu 8 épisodes pour découvrir la licence Ys et je dois dire que ce baptême a été assez plaisant. Le jeu bénéficie d’un bon scénario et d’un gameplay relativement simple pour un J-RPG qui conviendra au plus grand nombre et surtout aux béotiens du genre. L’évolution des personnages se fait automatiquement et on ne se perd pas dans les équipements des héros. Les quêtes se suivent sans difficulté et offrent un gros contenu et des combats bien pêchus qui nous tiennent en haleine devant notre écran même si l’on peut trouver le tout un tantinet répétitif. En revanche et ça ne passe vraiment pas pour moi, c’est le retard pris sur la qualité graphique du jeu. Je conçois que le jeu soit daté mais je n’aurai pas refusé un petit lissage des textures et une meilleure qualité d’affichage surtout avec les machines actuelles. Les développeurs ont clairement laissé cet aspect de côté et c’est un axe majeur d’amélioration pour les épisodes à suivre. Excepté ce gros ecueil, Ys IX Monstrum Nox est très plaisant à parcourir et on se prend vite à tenter le 100% au regard de l’accessibilité du jeu !

Pour
  • Gros contenu
  • Des combats bien dynamiques
  • Une excellente BO
Contre
  • La réalisation graphique trop datée
  • Un peu répétitif
  • Simple pour les habitués du genre

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