Test Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice, cachez vos filles !
Décidemment, le mois de mai se montre très propice aux point’n click puisque ce n’est pas un mais deux jeux du genre que j’ai l’occasion de faire en l’espace d’une semaine. On va dire que Fire Ungh’s Quest était une sorte de mise en jambe ou d’entrainement avant de s’attaquer au gros morceau qu’est Larry : Wet Dreams Dry Twice. Le soft est la suite de Leisure Suit Larry : Wet Dreams Don’t Dry sorti en 2018 et développé par le même studio : CrazyBunch. La série a quand même près d’un quart de siècle derrière elle et le dernier opus avait été accueillie de manière ambivalente selon si l’on parvenait à accrocher à l’humour particulier de Larry Laffer… Il faut dire que le jeu repose essentiellement sur le côté, beauf, sexiste, macho, dragueur à la Jean Claude Dusse et par les temps qui courent le pari est osé. Il est temps de voir si le côté graveleux / érotique fonctionne toujours. Attention ce test s’est adapté au niveau humoristique du jeu merci de ne pas me tenir rigueur de toutes les vulgarités et références sexistes qu’il contient !
Il les lui faut toutes !
Wet Dreams Dry Twice est donc la suite directe de Leisure Suit Larry : Wet Dreams Don’t Dry et franchement il vaut mieux avoir fait le précédent pour pouvoir comprendre toutes les références du second, les deux épisodes sont intimement liés et on retrouve pas mal de personnages du premier épisode. On retrouve donc Larry Laffer qui est sur une île portant le doux nom de Cancum et qui doit épouser la fille du maire alors qu’il ne l’a jamais vu… Sa bien aimée Faith que l’on a cherché tout au long de l’épisode précédent a disparu dans un tragique accident de bateau et donc en désespoir de cause notre cher Larry a accepté ce mariage. En plein préparatifs, il découvre que Faith est bien vivante, ni une ni deux Larry largue la mexicaine, laisse tomber le mariage et se construit un radeau (avec les sous vêtements de sa dulcinée) pour partir à la recherche de Faith. S’ensuit une tempête et on échoue alors sur une île avec un hôtel totalement loufoque dirigée par une nymphomane et regorgeant de personnes que l’on a déjà croisé. En fait le scénario n’est qu’un prétexte pour dérouler des scènes ubuesques et regorgeant d’humour grossier et graveleux.
Tout va être un prétexte pour introduire du cul ! Les dialogues, les décors, les sons absolument tout ramène au sexe ou au pipi-caca… Plaisant au départ, cela se montre vite lourd la faute a un humour moins développé et plus « adolescent« . On retrouve certes des dialogues savoureux mais le second degré se fait rare et on est plus dans le bon gras style Jean-Marie Bigard… Je dirai que dans l’ensemble le jeu manque de personnalité car il ne suffit pas de foutre des bites partout pour donner du relief à un jeu même si celui-ci veut se tourner résolument vers le cul. Les personnages manquent de charisme et le doublage des voix n’aide pas : je les ai trouvé toutes trop mollassonnes particulièrement celle de la « gouverneuse » de l’hôtel nymphomane et croqueuse d’hommes mais d’une platitude sans nom !
Larry n’a pas pris une ride !
Côté réalisation, le jeu emploie les mêmes recettes qui ont fonctionné en 2018 et il faut admettre que cela tourne toujours aussi bien ! Les lieux sont toujours aussi charmants si charmant est le bon terme… Chaque tableau présente des décors propres et bien détaillés. Les couleurs sont bien choisies et contrastent bien entre elles d’un tableau à l’autre. Je vais radoter mais une nouvelle fois, il ne suffit pas d’insérer des bites partout dans le décor ou d’autres allusions sexuelles pour donner une empreinte au jeu. Franchement il y a des tableaux dans lesquels on peut compter plus de 4 verges ! Je me suis même demandé si le jeu n’avait pas été dessiné par un gamin de 15 ans : la tour du méchant a la forme d’une bite, son sous-marin a la forme d’une bite, en fait tout a la forme d’une bite ! Oui les décors sont sympas oui c’est plaisant d s’y déplacer mais on perd en cohérence et même si la licence veut se donner un côté « wtf » à force de passer d’une scène iréaliste à une autre on s’y perd un peu.
Niveau son, comme j’ai pu le précisé, j’ai trouve les voix assez mollassonne. Larry a une voix qui lui colle parfaitement celle d’un beauf, pervers sur les bords et qui est prêt à tirer tout ce qui bouge (désolé de l’expression mais c’est le cas). En revanche les PNJ que l’on croise manque de pêche. J’ai bien aimé le méchant « asiatique » qui m’a rappelé Leslie Chow dans Very Bad Trip (c’est le truand qui fournit en drogue le trio), la ressemblance est d’autant plus troublante que le personnage reprend les mêmes tournures de phrases avec la même intonation de voix. Passé cette exception le reste est limite insipide et sans saveur pourtant l’apparence de certains personnages laissaient penser de forts caractères mais dès qu’ils ouvrent la bouge tout retombent comme un soufflet. Que dire des musiques, si ce n’est qu’elles ne m’ont pas marqué dans le bon sens comme dans le mauvais. Après coup je n’en ai pas relevé une qui qui sortait du lot à l’inverse de Fire Ungh’s Quest. Un bien pour un mal ? J’ai envie de dire oui car Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice peut se montrer bien difficile à l’instar des point’n click à l’ancienne !
Ouvrez l’œil et le bon !
Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice est donc un point’n click à l’ancienne comprendre qu’il faut quasiment cliquer sur chaque objet à l’écran pour être sûr de ne rien manquer. Heureusement que cette version console permet d’afficher un symbole qui nous indique tous les objets avec lesquels on peut interagir. Sauf qu’au lieu d’utiliser une gâchette que le jeu n’utilise pas les développeurs se sont dits que ce serait mieux de devoir presser sur les deux joysticks en même temps et de maintenir la pression ?!?! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer… Surtout que les joysticks sont déjà pris : le gauche pour déplacer Larry et le droit pour déplacer le curseur… Du coup on ne peut pas afficher en même temps les objets et faire bouger le curseur : intelligent ! C’est d’autant plus problématique que le curseur est vraiment imprécis avec une vitesse de déplacement trop rapide et impossible à régler (j’ai fait le test sur PS4), on peut donc penser à côté de quelque chose si on alterne pas affichage et déplacement du curseur et si on ne s’acharne pas un petit peu sur les petits objets ! D’une manière générale, je n’ai pas trouvé la maniabilité optimisée et les commandes ne me sont pas apparues intuitives entre le pad et l’usage des boutons alors que les gâchettes auraient pu être plus simple. Mais j’en reviens à l’imprécision du curseur qui nous pousse à retenter les mêmes inputs car la hit box est trop petite.
Pour le reste, Larry fait dans le classique, on ramasse tout ce que l’on trouve on le combine ou pas et on l’utilise au bon endroit. Pour le cheminement, cela passe par la lecture des dialogues qui sont parfois longs mais toujours plein d’humour graveleux. Certains dialogues totalement optionnels nous poussent à faire des réponses complètement débiles pour être raccord dans le ton du jeu, j’ai quand même appelé mon bateau Titanique 2… Les énigmes sont parfois bien chiadées et il faut faire travailler ses méninges pour trouver la solution. La progression n’est pas forcément logique et il n’est pas rare de tourner en rond à la recherche d’un objet alors que l’on a tout sauf que ce qu’il y a à faire défi toute logique ! Je repense aux toilettes de l’hôtel : pour récupérer un coq sur le toit il faut combiner le plastique qui tient un pack de bières avec un canard lubrique en plastique, accrocher le tout à la gouttière, s’éloigner, attendre pour prendre au piège le gallinacé. Où est la putain de logique dans tout ça ??? Il y a de quoi s’arracher les cheveux !
Le jeu propose une nouveauté : l’usage de plan pour créer des choses complexes qui nécessitent la combinaison de plusieurs objets. La première construction est le radeau qui permet à Larry de s’évader de Cancum. Intéressant mais très peu utilisé puisqu’au final il n’y a que 4 plans au cours de l’aventure qui est pourtant bien longue ! Comme pour la progression, il faut pas mal d’imagination pour trouver les objets à placer surtout que certains nécessitent d’être combinés avant d’être placés… A l’inverse de Fire Ungh’s Quest, Larry manque d’originalité au niveau des énigmes et du gameplay : le but des développeurs est surtout de nous noyer sous une tonne d’humour gras. L’aventure vous tiendra quand même longtemps en haleine et comptez entre 10 et 15 heures pour retrouver (ou pas) votre chère et tendre Faith.
Conclusion
Leisure Suit Larry : Wet Dreams Dry Twice veut avant tout proposer une sorte d’anti héros, une sorte de looser mais séducteur qui parvient toujours à ses fins le tout avec un enrobage d’humour gras, sexiste voire même déplacé. On aime ou on aime pas sachez que si vous êtes politiquement correct, vous pouvez tout de suite passer votre chemin. Pour ce qui n’ont pas froid aux yeux ou aux fesses au choix, le soft est un point’n click assez classique au rythme relativement lent qui risque de vous faire péter une durite avec sa difficulté et l’imprécisions des sticks c’est une toute autre affaire avec une souris ou le pad de la Switch. Si le jeu se montre relativement long, j’ai trouvé que le gameplay était classique et peiner à se renouveler. Il reste les dialogues assez savoureux mais blindé d’humour gras…
- Date de sortie : 17 mai 2021
- Editeur : Assemble Entertainment
- Développeur : CrazyBunch
- Catégorie : Point’n click
- Prix : 44,99 €
- Classification : PEGI 16