Test art of rally, le rallye « à la cool »

Niveau jeux vidéo, j’aurai vécu un été d’enfer avec une masse de jeux à tester monstrueuse par rapport aux autres années ! Bon OK, il y a pire comme drame et mieux vaut beaucoup que pas assez mais attention quantité ne rime pas toujours avec qualité et je dois dire que les jeux estivaux 2021 ont connu des résultats différents selon moi. Trêve de bavardage et il est temps de causé du jeu qui nous intéresse : art of rally développé par Funselektor. On est quand même face à un jeu de niche puisqu’il s’intéresse au monde du rallye et plus précisément à l’âge d’or du rallye que les gars de Funselektor ont décidé de limiter à la période 1960 à 1990… Mécaniques de conduite réalistes et poussées, esthétique délicate et épurée ça en fait de belle promesses et il est temps de vérifier si le dernier né de Funselektor coche toutes les cases !

La pause du champion

Entre rétro et pixel art

J’ai choisi ce titre mais je n’en suis pas du tout satisfait ! Je dois dire que je n’arrive pas à qualifier la pâte graphique du soft (si vous aves des idées n’hésitez pas en commentaire !). On sent que les développeurs ont voulu donner un côté rétro à art of rally c’est indéniable mais j’ai l’impression que l’on est entre du bon vieux rétro pixel art et quelque chose d’un peu mieux modélisé type graphisme vectoriel (oui j’ai fait quelques recherches quand même et malgré ce, je n’arrive pas à donner une réponse claire). De loin et d’une manière générale, le jeu semble modélisé mais dès que l’on s’attarde sur les détails on sent la présence de gros pixels, les spectateurs en bord de route en sont le plus bel exemple puisqu’il s’agit de deux cubes empilés ! Les plots ne sont pas vraiment rond mais plutôt octogonaux, les arbres n’ont pas de relief et que dire de ceux qui n’ont pas de feuille on dire des pieux… Attention je ne dis pas que c’est mal et pour ma part ça fonctionne puisque j’aime bien le rétro mais ça risque d’en choquer certains !

c’est quand même bien carré…

Malgré des graphismes rétro et épurés, les développeurs arrivent à nous proposer des environnements différents que l’on peut parcourir à différents moments de la journée ce qui nous permet de voir les différences en terme de luminosité et d’éclairage qui sont d’ailleurs bien gérés ! Entre le Kenya, la Finlande, le Japon on voit du pays et à chaque fois les développeurs ont repris les codes de base pour que l’on sache bien où l’on se trouve : les cerisiers en fleurs au Japon, les zèbres et les girafes au Kenya, la neige en Finlande. Simple mais ça fonctionne. Enfin ça fonctionne mais avec quelques couacs… Je vous l’ai dit on navigue entre pixel art et modélisation lissée sauf que dans le code et dans les hit box, ça reste du gros cube ce qui influe sur les collisions en bord de décors qui nous conduit à faire des têtes à queue un peu incompréhensibles sauf s’il l’on tient compte de la conception cubique des hitboxs.

on est d’accord il faut imaginer des cerisiers

Ce n’est pas le seul problème niveau réalisation. Le contour des routes n’est pas forcément bien précis mais ça ce n’est qu’un détail et on ne le voit pas du premier coup d’œil. En revanche le jeu a tendance à ralentir régulièrement avec des pertes de framerate qui ne passent pas inaperçues ! J’ai du mal à comprendre ces chutes surtout que le jeu n’est pas forcément gourmant pour ce qui est de l’affichage des décors qui sont très épurés ! En parlant d’affichage, j’ai eu des éléments de décors qui ont eu du mal à s’afficher, limite ça apparaît au dernier moment. Lorsque c’est un arbre au fond du décor passe encore mais c’est plus problématique quand ça concerne le rail de sécurité ! C’est donc une réalisation qui pêche par endroit et l’aspect sonore mérite un passage dans les réglages sinon vous ne risquez d’entendre que le bruit du moteur très présent par rapport aux musiques qui ne sont pas transcendantes.

les contours ne sont pas nets
Un problème d’affichage ?

Les Micros Machines font le tour du monde !

Je parle de Micros Machines car manette en main, art of rally m’a furieusement rappelé le précité ! Mon dieu que ça glisse dans tous les sens ! Je suis revenu plus de vingt ans en arrière et j’avais l’impression de revivre l’opus de Micro Machines sorti sur Game Boy (oui ça remonte !). Je me souviens que l’on m’annonçaient des sensations de conduite réaliste mais j’ai plus l’impression d’être face à un jeu arcade ! La gestion des virages est une science obscure qui nécessite de faire et refaire les spéciales histoire d’en appréhender toutes les finesses. Sérieusement il va falloir apprendre à doser le frein et l’accélération pour éviter que la caisse glisse sur le sol de manière incontrôlée surtout que si la caisse part, vous ne pouvez la rattraper et ça se finit souvent dans le décor ! Heureusement que l’IA est paramétrable de manière à vous laisser pas mal de marge d’erreur car les spéciales sont longues et les erreurs faciles à commettre surtout que certains ne peuvent être évitées à moins de connaitre le parcours. Je m’explique : il n’y a pas de copilote pas plus qu’il n’y a d’indication visuelle sur les virages à venir et leur consistance et il n’y a pas de mini map. Il est donc impossible parfois de prévoir un virage avant de le voir en raison d’une bosse qui nous fait faire un saut trop long ou d’arbres le long de la route qui cachent la suite. Cela peut être rageant !

je voyais pas le virage derrière…

C’est d’autant plus rageant lorsque vous commettez une erreur en fin de spéciale qui vous coute la première place du rallye ce qui signifie tout recommencer. Le jeu se montre assez répétitif dans son mode carrière qui est très linéaire. Le mode carrière nous propose de refaire des rallyes (un par saison) de 1960 à 1990 ce qui fait pas mal d’épreuves (60 pour être exact). Même si certaines spéciales reprennent le même tracé elles diffèrent par le moment de la journée. ça fait un sacré contenu à faire surtout que le jeu propose également un mode contre la montre ainsi qu’un mode multijoueur (le mode carrière propose aussi des classements en ligne qui nous rappellent que malgré notre réussite face à l’IA on est loin du niveau d’autres joueurs IRL). Le problème du mode carrière est qu’il ne propose à chaque fois qu’une seule épreuve les autres se débloquant au fil de votre progression. Ce manque de liberté nous oblige à nous faire tous le contenu des catégories inférieures avant de pouvoir attaquer les catégories B (depuis interdite car trop dangereuse) et S.

Cette façon de progresser peut vite fatiguer les moins patients qui veulent toucher du plus gros bolide ou du moins du plus récent. C‘est vraiment dommage car le jeu propose un bon contenu au niveau des voitures qui sont au nombre de 61 avec plusieurs livrées différentes que l’on débloque en fonction de nos performances. Le contenu est donc sacrément important juste pour le mode solo mais une nouvelle fois j’aurai aimé pouvoir changer de catégorie plus tôt et de manière plus libre afin de varier les plaisirs ! Je n’ai en plus aborder que le mode solo alors que le jeu propose également un mode multi non négligeable avec des défis hebdomadaires et quotidiens intéressantes et des classements mondiaux qui poussent au grind de secondes sur des spéciales qui font plus de 10 kilomètres !

ça glisse…
… tout le temps !

Conclusion

Art of rally est mignon ou du moins à les codes pour se montrer tel quel. Le jeu propose un contenu assez impressionnant pour un jeu indé mais le problème est la progression trop linéaire et manquant de choix pour parvenir à tout débloquer. La réalisation a mi-cheval entre pixel art et modélisation tient la route de loin mais le jeu présente pas mal de chute de framerate ou bug de collision en raison de la hitbox des objets. Alors que l’on me promettait une conduite réaliste j’ai eu l’impression d’être plus dans un jeu type micro machine ou caisse à savon… Art of Rally est sympa mais je trouve que le tarif est peu prohibitif au regard de la qualité globale du jeu.

Pour
  • Un gros contenu
  • La pâte graphique
Contre
  • Beaucoup de ralentissements
  • Un mode carrière trop linéaire

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