Test Tormented Souls, l’horreur sur Switch !
Tormented Souls édité par PQube et développé par Dual Effect et Abstract Digital Works me fait le plaisir de débarquer sur Nintendo Switch après une sortie sur PS5. Comme je n’ai pas de PS5 (toi même tu sais pourquoi…) , j’étais super enthousiaste de me lancer dessus vu que le jeu est un véritable hommage aux tous premiers survival horror comme Resident Evil ou encore Silent Hill. Histoire glauque, plans fixes, maniabilité à l’ancienne, que du bon pour le vieux con que je suis ! Il est temps que je vous donne mon avis !
Mon dieu quelle horreur !
J’attaque directement le test de Tormented Souls par l’aspect graphique du jeu car c’est la première chose qui m’a sauté aux yeux (arf…). Sérieusement je ne sais pas ce que donne le jeu sur PS5 mais sur Switch c’est la catastrophe ! Le jeu fait très daté et certains plans renvoient à l’ère PS2 c’est dire la qualité graphique du jeu… Dès la première cinématique, je me suis dit que cela ne sentait pas bon et tout au long du jeu mon sentiment s’est confirmé. Les textures sont baveuses et les contours ne sont pas nets. Que dire du décalage labial bien notable dès les premières secondes… En jeu, bien que l’on ait droit à des décors en 3D précalculée, comme le faisait la licence Resident Evil à ses débuts, la qualité est très moyenne !
Tout comme pour les cinématiques, les éléments de décor ne sont pas propres et il est très facile de passer à côté d’un consommable ou d’un objet clé car on le distingue pas dans le décor. Souvenez vous dans Resident Evil, les éléments que l’on pouvait ramasser ou avec lesquels on pouvait interagir se distinguaient du reste du décor par leur texture et un effet de brillance. Dans le cas de Tormented Souls, ils se fondent dans le décor nous obligeant à longer tout élément en spammant le bouton d’interaction pour ne pas rater quelque chose… C’est assez frustrant surtout que l’on a pas forcément le temps d’explorer chaque élément vu que l’on est très souvent en présence de « choses » hostiles qui ne demandent qu’à nous croquer… Le jeu est en plus très sombre et il joue d’ailleurs beaucoup sur cet mécanique et du coup c’est encore plus galère de trouver les choses avec lesquelles on peut interagir.
L’aspect son tient, en revanche, un peu plus la route. Le jeu veut instaurer une ambiance pesante et le son y est pour beaucoup. On distingue assez bien la présence d’un ennemi dans une pièce sans pour autant le voir : merci les caméras fixes bien choisies qui ne nous permettent pas de voir ce qu’il y a derrière l’angle du couloir… Un bon Resident Evil à l’ancienne quoi ! Les personnages sont doublés et la voix de Caroline colle bien au personnage et retranscrit bien ses émotions. Je reste quant même dubitatif sur les bruitages des monstres que l’on croise et qui fon vraiment cheap. Bon malgré ces défauts, j’ai pu profiter du scénario du jeu et du gameplay très old school.
Bienvenue en enfer !
Tormented Souls nous propose d’incarner Caroline Walker qui est envoyée dans un manoir pour enquêter suite à la disparition de la team Bravo dont on a plus de nouvelle… Attendez je m’égare totalement mais il faut dire que le jeu m’a tellement rappelé Resident Evil que je m’y perds… Plus sérieusement, notre chère Caro (pour les intimes) part à Winterlake, petit vallée isolée du Canada, pour enquêter sur la disparition de deux sœurs jumelles. Pourquoi ? Je ne sais pas. Qui est Caroline Walker ? Je ne sais pas non plus. Le jeu se montre très avare en informations au départ. Notre héroïne reçoit une enveloppe dans laquelle il y a une photo des jumelles. L’instant d’après elle se retrouve en très mauvaise posture dans un manoir (vous voyez : on y vient au fameux manoir !) transformé en hôpital de fortune ou en tout cas bien dégueulasse !
Caroline est en mauvaise posture puisqu’elle se réveille à poil dans une baignoire remplie d’un liquide plus que douteux et intubée. Après s’être arrachée le tuyau de la bouche, elle pige vite que ses déboires ne s’arrête pas là ! L’instant d’après elle constate qu’on lui a enlevé un œil ! Bien évidemment elle n’a aucun souvenir de comment elle est arrivée là mais il en faut plus pour effrayer la bougresse qui décide d’enquêter sur les lieux… Je ne sais pas comment elle fait, perso je me réveille dans cet état je reste en position fœtale pendant un bon mois et je ne sais pas si 10 ans de psychanalyse suffiront pour me remettre sur pied. Caroline m’a rappelé Lara Croft dans la dernière trilogie : une personne frêle en apparence mais qui gagne en assurance au fil de l’aventure.
Si les cinématiques apportent les réponses principales à l’intrigue, à l’instar de Resident Evil, le background du jeu s’étoffe via les très nombreux documents que l’on peut lire durant notre exploration des lieux. Ce qui est dommage c’est que les documents ne se lisent pas forcément de manière automatique : il faut saisir le document l’examiner en le tournant dans tous les sens et appuyer au bon endroit pour voir une inscription ou tout simplement ouvrir une enveloppe. Cette dimension « point’n click » se retrouve dans le gameplay du jeu avec les énigmes et puzzle à résoudre qui sont bien plus complexes que ce proposés par un Resident Evil et qui sont parfois chiadés à résoudre !
Resident Evil avec du point’n click
Tormented Souls est avant tout un survival horror dans la plus pure tradition. Il nous ramène d’ailleurs à l’âge d’or du genre en reprenant les décors en 3D précalculée et les angles de caméra fixes qui nous empêchent d’avoir une vision intégrale des lieux ce qui augmente le sentiment de tension. Le jeu est un véritable hommage à la licence Resident Evil à ses débuts comme en témoigne l’aspect de l’inventaire. Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Si l’on commence dans un manoir, on explore ensuite les égouts pour finir dans les bunkers, vous voyez la ressemblance ? Je continue : tout comme dans Resident Evil, les munitions et les soins sont comptés alors que les ennemis peuvent se montrer résistant. Les sauvegardes également sont limitées puisqu’il faut trouver des bandes à utiliser sur une sorte de magnétophone qui remplace les rubans encreurs et les machines à écrire.
Tormented Souls ne propose pas différents niveaux de difficulté mais il reste faisable. Il faut juste faire la fourmis au niveau des munitions, je vous recommande vraiment d’éviter les combats au début du jeu au risque de vous retrouver à court de munitions plus tard lorsque les esquives se font plus difficiles à réaliser. Vu que le jeu propose un gameplay old school, la maniabilité est très rigide que ce soit pour se déplacer ou pour combattre. Le jeu dispose d’un système de visée automatique ce qui simplifie la chose mais Caroline est d’une lourdeur sans nom. L’esquive que l’on a à notre disposition est vraiment courte et ne sert finalement pas à grand chose. J’ai cru revenir 20 ans en arrière (bon dieu je suis vieux!) à devoir tirer trois fois, demi tour rapide pour prendre de la distance et retirer encore trois fois.
Les combats sont donc assez lourds mais j’ai envie de dire que l’on s’en fout un peu vu que ce n’est pas l’aspect principal du jeu. Le bestiaire est très limité : 4 types d’ennemis différents. Je vous rassure ce ne sont pas zombies (enfin presque…) ce sont des sortes d’humanoïdes coincés dans des machines médicales style fauteuil roulant ou ensemble de perfusion. Sur ce point, j’ai trouvé le bestiaire assez raté. Les monstres ne font pas peur, ils sont limite risibles avec leurs mouvements saccadés et surtout leur aspect « moche », c’est un mélange entre les zombies de Resident Evil et les monstres que l’on croise dans Silent Hill. Sauf que tous les mélanges ne sont pas forcément bons à faire, un exemple tout simple : tu aimes faire l’amour, tu aimes ta mère mais tu n’aimes pas faire l’amour avec ta mère ! Désolé mais je trouve l’image asse parlante pour comprendre… Au delà du bestiaire de base, le jeu ne propose qu’un seul boss qui se révèle totalement anecdotique vu qu’il n’apparaît qu’à la toute fin du jeu…
Après avoir parcouru le jeu en un peu plus de 10 heures, je suis convaincu que la principale mécanique de gameplay reste l’exploration et les puzzles. Déjà le jeu mise énormément sur l’obscurité nous obligeant à nous équiper du briquet au lieu d’une arme. Sur certaines zones, il faut vite allumer les chandeliers aux alentours pour avoir de la lumière et ainsi prendre son arme et se défendre. Ensuite les puzzles ont une place prépondérantes dès les premières minutes de jeu. Une fois Caroline sortit de la baignoire, elle se retrouve bloquée dans la pièce et il faut donc trouver les pièces nécessaires pour ouvrir la porte. Les énigmes sont bien plus complexes que celles que l’on peut trouver dans un Resident Evil. Très vite elles relèvent plus de celle du piano dans Silent Hill 2 (tout le monde s’en souvient de celle-là). Elles sont mêmes chiadées passé la deuxième moitié du jeu. On a bien des indices dans les documents que l’on trouve ou les éléments de décor que l’on voit et il faut être attentif à tout ! Les indices ne sont jamais directs et il faut déduire les informations de ce que l’on voit.
Le problème c’est qu’elles sont très présentes dans le deuxième tiers du jeu. Je dirai même qu’il n’y a plus que ça et ça casse le rythme du jeu. On va commencer à multiplier les allers retours sans pour autant être tendu vu que les ennemis sont bien moins présents. C’est du triturage de méninges et l’aspect survival s’étiole petit à petit. Les énigmes font usage de la fonction point’n click. Utiliser ou combiner un objet ne se fait pas de manière automatique. Comme je le disais il faut « cliquer » au bon endroit sur l’objet pour progresser. Vous le savez je ne suis pas fan de l’usage du stick pour les point’n click et rapidement j’ai pesté sur cette mécanique. On peut se sentir bloqué alors même qu’en fait on a tout à notre disposition, on s’est juste planté en examinant l’objet. A ce sujet je le confesse, j’ai usé d’une soluce pour réussir un puzzle sur lequel j’ai séché durant plus d’une heure ! Sur une première run, le jeu se montre consistant même si une fois que l’on connaît les puzzles et énigmes, on peut le speedruner en un peu moins de trois heures je dirai. La durée de vie est bonne et le jeu propose plusieurs fins mais ne vous y méprenez pas, les différentes fins varient en fonction des dernières actions du jeu. Il suffit de faire une sauvegarde juste avant histoire de tout voir.
Conclusion
Tormented Souls veut rendre hommage aux premiers survival horror, Resident Evil en tête, et force est de constater que cet hommage est réussi sur certains aspects : les décors en 3D précalculée, les plans de caméra fixe, l’ambiance sombre, le côté très survival, l’ambiance malsaine. Cependant l’aspect énigmes et puzzle prend le pas dans le second tiers du jeu et se montre trop présent à mon goût. Il reste un bon jeu indé malgré une qualité graphique bien en deçà de la moyenne (la faute à la Switch ?). Pour ce qui ont la madeleine de Proust facile, ils seront ravis. Moi qui ne jure que par « les premiers Resident Evil c’était mieux avant » je dois dire que je suis mi figue mi raisin tout simplement car je ne me souvenais pas que la maniabilité était aussi rigide ! Tormented Souls reste une bonne expérience mais je pense qu’à choisir, mieux vaut le faire sur la console de Sony !