Test Crystar, du rire aux larmes

Je me lance aujourd’hui dans le test de Crystar développé par Furyu et édité par Nis America. Le jeu est sorti il y a un bail sur PS4 mais j’étais totalement passé à côté et avec la sortie sur Switch j’ai moyen de me rattraper surtout que le jeu sort avec tous ses DLC ! Crystar est un action RPG qui se présente sans aucune prétention. Comme j’aime le rappeler avec Nis America, on ne sait jamais à quoi s’attendre : tantôt d’excellents jeux, tantôt des jeux plaisants mais sans plus et tantôt des jeux à éviter ! Séchez vos larmes, on va se perdre dans le purgatoire pour sauver notre sœur !

Ambiance pesante et scénario convenu

Crystar nous balance directement au cœur de l’action puisque le jeu nous met aux commandes d’un petit papillon sans aucune explication. En fait cette introduction fait office de didacticiel et pose les bases du scénario. Très vite notre papillon va prendre une forme humaine et c’est ainsi que je fais la connaissance de Rei, une fille qui ne sait pas ce qu’elle fout là mais qui, en chemin, croise sa sœur. Après un léger pétage de plombs, notre héroïne tue sa sœur. Prise d’un énorme chagrin (vous sentez venir les larmes ?), elle fait la connaissance des propriétaires des lieux Mephis et Pheles. Ces dernières nous expliquent que nous sommes au purgatoire et nous proposent un pacte : on bosse pour elles et en échange on pourra ramener notre sœur à la vie. On sent l’arnaque mais comme on n’a pas d’autre choix que d’accepter, on se lance dans l’aventure.

Petit papillon deviendra grand !
ça manque de choix…

Il va donc falloir traverser les étages du purgatoire et les nettoyer de tous les revenants et monstres que l’on va croiser. Bien évidemment, notre tâche sera facilitée par l’aide d’un gardien qui nous donne des pouvoirs et surtout une épée bien badasse. Nous allons également croiser des compagnons d’infortune qui vont se joindre à nous parce qu’ils sont gentils et veulent nous aider… Plus sérieusement, j’ai trouvé que ces compagnons interviennent un peu comme un cheveux dans la soupe. Cela sert le gameplay mais au niveau de l’écriture, ils n’ont pas de lien avec Rei. D’une manière générale, j’ai eu du mal à accrocher au scénario et à l’ambiance pesante de Crystar. Je ne vais pas spoiler l’histoire mais vous comprendrez que la situation ne rappelle pas celle de l’île aux enfants. Si le postulat de base manque d’originalité, il y a quand même pas mal de pistes originales qui sont lancées sans pour autant être exploitée pleinement et on retombe vite dans une histoire vue et revue.

c’est un bon toutou !!!

Surtout que, et c’est un reproche récurent de ma part, le jeu n’est disponible qu’en japonais ou en anglais… Les voix sont certes doublées (et très bien doublées) en anglais mais vu qu’une nouvelle fois il y a pas ou peu de cinématiques et que l’essentiel du scénario passe par des boites de dialogues sans fin, je vous avoue avoir été un peu saoulé ! Le niveau peut de surcroit, se montrer un peu élevé sur certains dialogues. Vous me direz j’étais averti mais quand même c’est dommage de voir que les jeux se suivent et que Nis America ne fait rien pour changer la donne.

c’est pas la fête…

Une réalisation acceptable pour la Switch

La réalisation graphique de Crystar est assez moyenne je dois être franc. Néanmoins je tempèrerai mon appréciation au regard du support à savoir la Nintendo Switch. Il est évident que si j’avais fait le jeu sur Playstation ou Xbox, je l’aurai trouvé inacceptable sauf que là on est sur Nintendo Switch dont les capacités sont limitées (sauf pour les grosses licences Nintendo enfin bref…). Les décors sont totalement vides de tout ! Le purgatoire est une succession de niveaux qui se ressemblent les uns par rapport aux autre et qui ne se distinguent que par leur code couleurs. Au sujet de la ressemblance, j’ai été choqué de voir que les niveaux reprenait exactement le même level design me laissant l’impression de refaire le même parcours mais avec des ennemis différents…

c’est pas jojo…

En plus d’une réalisation graphique pauvre, Crystar présente pas mal de défaut au niveau de l’affichage ou du clipping. Les niveaux sont labyrinthiques sauf que certains chemins ou éléments de décors n’apparaissent que lorsque l’on est à moins d’un mètre, ce qui oblige à longer tous les bords et je ne vous ai pas parlé de la rigidité de Rei… C’est assez fatiguant alors même que le jeu nous encourage à explorer pour trouver d’avantage de ressources et d’expérience. Que dire de la modélisation des ennemis qui relève d’une voire de deux générations de consoles antérieures ! La seule chose qui sauve Crystar du naufrage graphique, c’est le chara design des personnages façon manga lors des phase de dialogues. Même l’invocation de notre gardien lors des phases de combats nuit au jeu en lui faisant perdre en lisibilité alors que les effets visuels sont convenables.

Les textures ne sont pas parfaites…
on perd en lisibilité

Heureusement que la BO sauve l’ensemble ! Crystar propose des musiques variées et qui collent plutôt bien à l’action affichée. On aura droit à des mélodies lentes et tristes sur des phases de dialogues et d’autres un peu plus pêchues pour les phases de combats ces derniers restant cependant désespérément mous…

53 mots

Un action RPG qui manque cruellement de profondeur !

Crystar nous propose donc d’explorer les étages du purgatoire et de les nettoyer de toute trace de revenants et ainsi collecter des IDEAL et des tourments ce qui implique donc une foultitude de combats qui sont monstrueusement répétitifs malgré un gameplay qui laissait entrevoir pas mal de possibilités. Nos personnages disposent, d’un coup de léger, un coup fort, un dash faisant office d’esquive, des coups spéciaux et l’invocation de notre gardien une fois notre jauge de larmes remplie. Intéressant sur le papier mais manette en main on déchante très vite et pour cause ! L’IA est totalement absente y compris en mode difficile. Les ennemis sont d’une mollesse inqualifiable et leurs paterns visibles à des kilomètres ! L’invocation du gardien n’est utile que pour écourter les combats…

Les boss sont d’une simplicité…

J’ai très vite compris que l’intérêt principal de Crystar est l’histoire qui nous est narrée et pour ne pas la perdre de vue, les développeurs ont tout fait pour rendre le jeu très simple. C’est vraiment dommage car après la répétitivité, l’ennui pointe vite le bout de son nez. Le bestiaire peine à se renouveler et même les boss ne sont en fait que des trash mobs à de rares exceptions près… Je l’ai évoqué précédemment, plusieurs personnages sont jouables sauf que j’ai eu l’impression qu’aucun n’arrive à la cheville de Rey qui est un bon mélange de tous : bonne force, bonne défense, bonne portée. Pourquoi alors s’embêter avec un personnage qui aura plus de force mais moins de portée ? Autant prendre le consensus et ainsi éviter de se prendre la tête ! Au bout de deux heures de jeu, on a l’impression de faire encore et toujours la même chose sauf que ce sentiment perdurera tout au long de la quinzaine d’heures qu’il faut pour terminer le jeu !

A côté des combats limite insipides et sans saveur, le jeu propose une dimension RPG mais qui est également très réduite et donc le fonctionnement obéit à une rigidité assez décourageante. Je passe outre la montée de niveau qui se fait au fil des combats et qui augmente vos stats sans que vous n’ayez le choix de privilégier certaines stats. Les tourments que l’on récupère sur les ennemis peuvent être purifiés pour donner des sentiments qui sont en fait des pièces d’équipements que l’on peut modifier ou améliorer en les fusionnant entre elles. C’est basique mais ça fonctionne. le problème est que tout ne se fait pas dans le même menu et que l’on doit multiplier les manipulations pour parvenir au résultat escompté…

Très simplement, pour purifier il faut passer par le menu purifier avec l’animation qui va avec, puis on revient en arrière et on va dans le menu fusion pour les améliorer avec l’animation qui va avec, nouveau retour en arrière pour aller dans le menu modification et les modifier toujours avec l’animation qui va avec… Une fois que votre pièce est prête vous ne pouvez pas l’équiper via un simple raccourci, il faut partir dans le menu équipement pour l’équiper… C’est assez lourd et je rajouterai le fait que l’on ne peut modifier ou améliorer une pièce équipée, il faut la déséquipée, faire notre tambouille pour ensuite la rééquiper… Vous pouvez le constater c’est très rigide et à la fin d’un niveau on multiplie les manip qui pourraient se faire de manière bien plus rapide ! J’ai envie de dire que cette rigidité colle bien à celle de notre personnage dans ses déplacements…

Tu ressembles pas à grand chose…
Les tourments à récolter !

Conclusion

Vous l’aurez compris je n’attendais rien de spécial de Crystar et pourtant je suis terriblement déçu ! le jeu est trop basique et trop simple pour être considéré comme un AAA et pourtant il en a le prix ! Si l’histoire est intéressante, j’ai quand même un peu décroché car les dialogues traînent en longueur et si le postulat de base est original, on retombe vite dans les poncifs du genre. Bien que l’on soit sur Nintendo Switch, la réalisation est très moyenne et seule la bande son (musiques et doublages) rattrape l’ensemble. Au niveau du gameplay, les développeurs ont inclus pas mal de mécaniques mais elles restent toutes sous exploitées et entachées par une rigidité présente à tous les étages. Vraiment j’ai du mal à vous conseiller Crystar ou alors je vous invite à attendre une baisse de prix !

Pour
  • La BO
  • Une bonne durée de vie
  • Le système reposant sur les sentiments
Contre
  • Une réalisation graphique très moyenne
  • Très répétitif
  • Des combats trop simples et trop mous

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