[Test] The Outlast Trials – L’horreur en coopération

Développée par Red Barrels, la série Outlast s’inscrit dans l’univers de l’horreur psychologique, plaçant les personnages au cœur d’environnements oppressants et d’expériences terrifiantes. Pour ce troisième opus, The Outlast Trials se distingue par son orientation multijoueur, proposant une expérience de jeu coopérative dans un contexte de guerre froide. En effet, le jeu nous transporte dans les années 50, permettant ainsi de plonger dans les origines du Lore qui entoure la série. Cependant, la transition d’un gameplay solo à une expérience coopérative impliquant jusqu’à quatre joueurs est-elle viable ?

Nous sommes les Cobayes

The Outlast Trials explore les premières expérimentations de la Murkoff Corporation, l’antagoniste central de la série. Situé en 1959, au cœur de la guerre froide, cet épisode se déroule pendant le célèbre projet MK-Ultra de la CIA, qui a eu lieu de 1953 au début des années 1970. Dans cette trame, la CIA collabore avec la Murkoff Corporation en la finançant pour maximiser les résultats en matière de manipulation mentale. Le jeu met en scène des cobayes humains, recrutant parmi les marginaux, les sans-abris, les prostitués, ainsi que des volontaires ou des individus contraints à participer à ces expériences. The Outlast Trials offre aux joueurs l’opportunité d’incarner l’un de ces sujets d’expérience, avec pour objectif de renaître.

Contrairement à ses prédécesseurs, The Outlast Trials réduit considérablement l’importance de son aspect narratif au profit d’une expérience fortement influencée par le genre de l’Escape Game, chaque programme proposant une atmosphère distincte. Pour sa sortie en version 1.0 (à noter qu’il est resté un an en Early Access), le jeu propose un total de 5 épreuves pour sa première thérapie, chacune avec son propre terrain de jeu. En plus de ces épreuves, deux missions défis sont disponibles pour chaque épreuve. De plus, le studio n’abandonne pas les amateurs de lore, offrant la possibilité de recueillir des documents dispersés à travers les différentes zones de test.

Si vous faites bien les choses, lors de votre premier programme de thérapie, vous aurez assez de jeton pour libérer votre premier sujet. Il s’agit d’une épreuve finale, qui comme pour l’introduction se fera seul mais d’une difficulté tout de même bien relevé. Et oui, faut la mérité votre liberté ! Si cette dernière épreuve est réussite, nous allons simplement recréer un nouveau personnage et débloquer des programmes de thérapies différentes qui seront bien sûr plus durs avec des mutateurs qui seront actifs.

Même si on peut trouver sa un peu redondant car on refera les mêmes épreuves, le contenu est assez conséquent pour s’en priver. Car avec ses trois thérapies, plus une thérapie à la semaine un programme de mise à jour saisonnier, le titre peut se voir avec un contenus sans fin, jusqu’à l’épuisement créatifs des développeurs.

Nous ne sommes plus seuls

Nous commençons ainsi notre nouvelle vie de Cobaye avec une première pour la franchise – la possibilité de créer notre propre personnage. The Outlast Trials permet une personnalisation de votre avatar via un éditeur relativement simple mais efficace. Ensuite, nous sommes plongés dans la première mission, servant de tutoriel après une petite cinématique où les scientifiques de Murkoff nous équipent de lunettes de vision nocturne sur le crâne (qui remplace la bonne vieille caméra). Cette mission, réalisable uniquement en solo, instaure une atmosphère horrifique et perturbante au titre, tout en permettant d’observer des similitudes avec ses prédécesseurs.

En termes de gameplay, la recette qui a fait ses preuves n’est pas modifiée, mais elle est agrémentée de plusieurs nouveautés. Vous avez la possibilité d’alterner entre votre vision naturelle et celle de vos lunettes à tout moment pendant votre progression, que vous évoluiez dans un environnement éclairé ou sombre. Comme dans les volets précédents, l’utilisation de la vision nocturne consomme de l’énergie, donc trouver des batteries pour les recharger est impératif sous peine de voir votre champ de vision considérablement réduit dans les zones sombres des niveaux. En plus de rechercher des batteries, vous pourrez mettre la main sur divers objets pour faciliter vos sessions, tels que des bouteilles de soins, des shots d’adrénaline, et des endroits pour se cacher, améliorant ainsi votre endurance et votre expérience de jeu.

Parlons des nouveautés, la première est que vous pouvez désormais vous défendre, même de manière limitée. Vous pouvez envoyer des briques et des bouteilles vides pour leurrer ou désorienter temporairement vos assaillants, une nouveauté bienvenue bien que ponctuelle. La seconde, tant attendue, est l’ajout de la composante coopérative. Vous pouvez être jusqu’à 4 pour affronter les épreuves horrifiques préparées par la Murkoff Corporation. Cela peut diminuer légèrement l’aspect effrayant du jeu, mais la variété des ennemis et le sentiment constant d’exposition restent intacts. Cette approche facilite la progression à travers les épreuves, bien que les objectifs soient ajustés en fonction du nombre de joueurs dans la session, et offre une exploration plus détendue des éléments d’horreur.

Quand je parle de facilité pour passer les épreuves, je pense surtout à la possibilité pour vos alliés de vous aider à vous échapper des griffes des ennemis via une interaction d’aide. Ils peuvent également vous orienter, signaler des objets nécessaires, voire même des ennemis. Vous pouvez volontairement attirer l’attention des ennemis pour permettre à vos coéquipiers de plus facilement atteindre l’objectif, surtout lorsque l’ennemi reste dans une zone bien définie. Car le gros problème du titre vient de l’IA, qui peut être aléatoire, en vous agressant alors que vous êtes loin d’elle dans le noir ou encore rester planter dans la zone d’objectif, qui pour le coup de jouer à plusieurs et bénéfique.

La progression devient un élément clé du jeu

Une autre grande nouveauté dans cet opus réside dans la progression du joueur. À la fin de chaque mission, vous recevez une note en fonction de vos accomplissements tout au long de la partie. Allant de F à A+, cette note est individuelle et influence votre gain d’expérience en plus de l’achèvement de la mission. Évidemment, plus votre note est élevée, plus l’expérience gagnée est conséquente.

Une fois que votre personnage atteint le niveau 2, vous pouvez obtenir un atout spécial auprès de Cornelius Noakes, l’ingénieur de la Murkoff Corporation : une Machine. Les Machines sont des atouts supplémentaires, dépendant de votre barre d’inventaire. Vous pouvez choisir entre quatre options : Étourdissement, Soins, Aveuglement et Rayons X. Le premier a pour but, comme son nom l’indique, d’étourdir temporairement une cible, le second de vous redonner de la santé, le troisième d’obstruer la vision des ennemis, et enfin le dernier de voir où se trouvent vos poursuivants à travers les murs. Après avoir utilisé votre Machine, vous devez attendre un moment avant de pouvoir la réutiliser, à moins de trouver une recharge pour passer la période de refroidissement.

Un système de tickets, que vous pouvez acquérir en faisant monter le niveau de votre personnage, vous permet d’améliorer ces Machines pour les rendre plus efficaces. En plus de Noakes, deux autres PNJ vous procurent des avantages. L’infirmière à l’accueil propose plusieurs bonus passifs pour votre personnage, et Doris, disponible à l’étage, vous donne accès à des AMPS, des bonus supplémentaires à équiper sur votre personnage. Vous pouvez équiper jusqu’à trois AMPS à partir du niveau 20. Tous ces éléments sont conçus pour faciliter la progression, que vous jouiez en solo ou en coopération, tout en offrant des approches variées pour les missions.

En ce qui concerne l’espace où vous pouvez vous détendre et planifier votre prochaine épreuve, il s’agit de la salle de sommeil, un hub de rencontre pour les joueurs formant des groupes potentiels. L’ambiance ici est différente. Bien que les scientifiques et les gardes observent depuis les hublots, et que les cris de douleur au loin puissent donner des frissons, le hub est l’endroit le plus « normal » du centre de test. À mi-chemin entre un pénitencier et un hôpital, vous disposez de votre propre chambre et avez la possibilité d’améliorer votre personnage auprès de quelques personnages clés. Vous pouvez également participer à des matchs de bras de fer ou à des parties d’échecs contre d’autres joueurs si le cœur vous en dit.

Pour terminer, c’est aussi dans ce HUB que nous pourrons personnaliser notre personnages mais aussi la chambre, avec divers éléments cosmétiques gagner durant nos épreuves réussies ou par la montée de niveau afin de nous rendre SWAG même dans la mort !

Graphisme & Audio

L’atmosphère horrifique de The Outlast Trials se révèle incroyablement intense et remarquablement bien construite. Certains décors ont réussi à provoquer en moi un malaise à plusieurs reprises, illustrant l’audace des développeurs qui repoussent les limites avec brio. Certaines scènes pourraient sans conteste choquer les âmes sensibles, mais c’est précisément cette capacité à susciter des émotions fortes qui constitue l’une des forces majeures de la série Outlast. Au-delà de l’aspect visuel, les bruits ambiants et les sons émis par vos poursuivants parviennent à créer des frissons. J’ai même été la victime de quelques jumpscares ou de cris stridents, même en groupe.

Un autre élément qui accélère le pouls dans The Outlast Trials est le recours fréquent à l’obscurité. Parfois, l’obscurité peut même devenir votre alliée, car certains ennemis ne vous repéreront pas, créant ainsi des situations comiques où vous pouvez surprendre vos alliés en apparaissant derrière eux. Oui, j’ai failli avoir plusieurs crises cardiaques à cause de ces moments de sursaut inattendus.

Abordons maintenant le sujet des ennemis. Bien que la plupart des créatures soient familières, certaines présentent des capacités différentes. Pour en mentionner une, certaines peuvent vous droguer, vous plongeant ainsi dans un état de psychose. En l’absence d’antidote, votre seule option est de fuir pour survivre, vous obligeant à abandonner toute tentative de discrétion, d’autant plus que votre santé diminuera progressivement. Pour le reste, je vous laisse découvrir en jouant !

En conclusion, je vous conseille vivement de prendre votre temps au cours de vos parties, cela n’affecte pas votre note. Cette approche vous permettra d’analyser votre environnement, d’éviter vos poursuivants, de déjouer les nombreux pièges dissimulés dans la carte, et surtout, de vous familiariser progressivement avec la carte pour connaître les meilleurs endroits où vous cacher.

Conclusion

The Outlast Trials offre une expérience horrifique immersive, captivante et riche en contenu. Le gameplay reste fidèle à la formule de la série, mais avec des ajouts significatifs, dont la défense limitée et la coopération à quatre joueurs. La diversité des éléments de gameplay, la coopération, la personnalisation du personnage et la progression individuelle contribuent à une expérience de jeu complète et intense, destinée à satisfaire les amateurs de frissons. Pour ma part, je ne peux que vous recommander cette version multijoueur de Outlast et espérer que le titre continuera de s’étoffer afin de nous proposer de nouvelles expériences à la hauteur du titre.

Points positifs

  • L’ambiance malsaine et sale à souhait
  • Les ajouts de gameplay
  • Le système de progression
  • Pouvoir survivre à 4
  • Un doublage en français disponible
  • Un véritable potentiel de contenu sur le long terme si le suivi est là

Points négatifs

  • L’IA un peu aléatoire

Petite galerie d’images

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