[Test] Throne and Liberty – Un somptueux MMO gratuit avec quelques petites imperfections
J’ai l’impression que les MMORPG ne font plus vraiment leur apparition, à l’exception des géants World of Warcraft et The Elder Scrolls Online qui continuent d’ajouter du contenu à intervalles réguliers. Cependant, Amazon Games essaie de bousculer cet univers avec Throne and Liberty, un jeu 100 % gratuit et sans abonnement qui arrive maintenant chez nous, en Occident, après avoir passé un certain temps sur le continent asiatique. Mais, en vaut-il la peine ?
Un gameplay évolutif
Throne and Liberty nous plonge dans le monde de Solisium. Après avoir fait son traditionnel personnage, ici vous ne choisirez pas votre classe. Le titre de NCSOFT brise un peu les règles en vous permettant de changer de classe quand vous le souhaitez. Comment ? Simplement grâce aux deux armes que vous équiperez sur votre personnage. En tout, vous aurez 7 armes à disposition. Chaque arme propose des sorts actifs et passifs, et c’est à vous de construire votre build en sélectionnant jusqu’à 12 compétences actifs et 8 passives, que vous jugerez utiles. Cela permet de créer de petits combos intéressants, mais je vais rester simple dans mon explication avec les fameux rôles DPS/Tank/Healer.
Cela change un peu des systèmes classiques que l’on connaît, et celui-ci se révèle beaucoup plus flexible. Par exemple, les DPS pourront opter pour un duo arbalète-dague ou arc long-bâton. Ils seront assez fragiles et concentreront leurs compétences sur l’esquive et sur d’importants dégâts. Pour ma part, en tant que Healer, j’ai choisi un combo baguette-bâton, ce qui me permet de rester en retrait et de soutenir mes coéquipiers avec des buffs et malédictions tout en infligeant des dégâts aux monstres. Quant au Tank, il optera plutôt pour un duo épée/bouclier-espadon, avec des compétences lui permettant de prendre l’aggro des monstres et de les étourdir dès que possible.
Il existe ainsi une bonne vingtaine de combinaisons, et il est possible de créer jusqu’à trois builds différents par personnage, afin de pouvoir en changer avant de s’engager dans un événement spécifique. Les builds sont permissifs et personnalisables. À chaque niveau, vous distribuerez des points de statistiques (force, dextérité, etc.) pour votre personnage. À cela s’ajoute la possibilité de monter de niveau chaque compétence (via un système basé sur des pourcentages de réussite plus ou moins élevés) et d’y ajouter des effets secondaires grâce à un mini-arbre de compétences. De plus, chaque arme dispose de son propre arbre de compétences à embranchements multiples.
Car oui, il faut satisfaire tous les types de joueurs, et certaines armes/compétences seront plus adaptées au PVE, tandis que d’autres excelleront en PVP.
Enfin, pour pallier l’immensité du monde, plusieurs solutions s’offrent à vous : des points de téléportation sont disséminés un peu partout sur la carte, et vous pouvez également vous transformer en différents animaux pour vous déplacer, nager ou planer, ce qui accélère vos déplacements. Cela évite l’achat de montures, car c’est vous la monture !
Une campagne et des environnements interactifs pour nous accompagner dans notre progression
Après avoir créé votre personnage et réfléchi aux armes que vous emporterez au début du jeu, le titre vous plonge dans sa campagne. Actuellement composée de 10 actes, elle vous guidera essentiellement dans la découverte et la maximisation de votre personnage. La campagne offre une vingtaine d’heures de jeu et vous permettra facilement d’atteindre le niveau maximum actuel, qui est de 50. Vous pourrez faire la campagne accompagné si vous le souhaitez, mais certains moments, comme les phases de boss, seront uniquement en solitaire, comme on a pu le voir sur TESO.
En plus de cette campagne, Throne and Liberty se distingue par ses environnements interactifs et son monde dynamique, où des événements publics sont disponibles à certains moments de la journée. Deux types d’événements publics existent pour le moment. Le premier consiste à combattre un boss mondiale disponible pour une durée limitée. Plusieurs instances sont créées pour éviter la surcharge serveur. Le second type d’événement, propre à chaque région, sont les événements régionale et dure environ 25 minutes. Il consistent souvent à collecter des matériaux sur des ennemis contrôlés par l’IA pour les ramener à des points précis. Cela se transforme souvent en une petite compétition PVE, même si les récompenses sont assez similaires pour tous les participants (avec un léger bonus pour les mieux classés). De plus, le monde s’adapte aux cycles météo et jour/nuit, qui peuvent directement influencer les batailles.
Parlons maintenant de la maximisation des équipements. Ceux-ci (casques, armures, etc.) interviennent aussi dans l’équation de votre build avec leurs propres statistiques et systèmes de progression. Vous les améliorez en récoltant divers matériaux. Comme pour les compétences, il vous faudra utiliser des jetons spécifiques à chaque type d’équipement, et chaque amélioration dépendra de votre chance. Heureusement, il n’y a pas d’échec ou de remise à zéro, chaque amélioration est un pas de plus vers le niveau supérieur. Bien sûr, la couleur de votre équipement déterminera son niveau maximal. Mais si vous trouvez un équipement de meilleure qualité (quatre niveaux actuellement : blanc, vert, bleu et violet), votre progression précédente ne sera pas perdue, car vous pourrez transférer l’expérience acquise à votre nouvel équipement. Enfin, il sera possible d’insérer des traits à nos équipements afin d’améliorer certaines statistiques.
Et ce n’est pas tout, il y a du contenu end-game
Ne vous inquiétez pas, même une fois le niveau maximum atteint et la campagne terminée, Throne and Liberty est loin, très loin d’être terminé. Le jeu propose des systèmes de progression à la fois pour les joueurs PvE et PvP, surtout si vous visez la maximisation de votre équipement (à l’heure actuelle).
Côté PvE, il existe deux types de donjons. Le premier est solo et consiste à gravir les étages d’un donjon où un boss unique vous attend. Plus vous progressez, plus le boss sera de niveau élevé et plus il sera long à tuer. Pour les joueurs en quête de classement, un mode est disponible chaque semaine, où il faut tuer un boss avec le meilleur temps.
Les donjons en groupe, quant à eux, se font à 6 joueurs, avec un Tank, 4 DPS et 1 Healer en théorie. Vous pourrez y aller avec vos amis ou bien avec des joueurs aléatoires. Ces donjons suivent un schéma plus classique avec des objectifs et des sous-boss à affronter avant de rencontrer le véritable boss final. Et croyez-moi, vous referez ces donjons de nombreuses fois, surtout si vous souhaitez obtenir l’équipement de vos rêves, car les chances de drop sont assez faibles. Toutefois, le point positif réside dans la possibilité d’aider les nouveaux joueurs en leur expliquant les mécaniques de chaque boss. Si l’attente devient trop longue ou si vos coéquipiers échouent, il est même possible de recruter directement dans le donjon sans devoir tout recommencer, ce qui est très pratique.
À cela s’ajoutent des contrats journaliers, des missions hebdomadaires, des quêtes secondaires propres à chaque région, et les missions de clan si vous en rejoignez un. Il y a vraiment beaucoup à faire, et je ne vais pas tout détailler ici.
Côté PvP, des événements existent aussi, tels que des captures de régions, des sièges de châteaux et d’autres événements dynamiques du monde pouvant être activés en mode PvP. Une arène PvP en petits groupes est également disponible avec son propre système compétitif. Personnellement, ce n’est pas la partie qui m’intéresse le plus, donc je ne m’y suis pas trop attardé. Cependant, lors de mes explorations, je suis tombé dans une région activée en mode PvP, et je dois avouer que cela m’a un peu frustré, car étant niveau 30 à ce moment, je me faisais facilement écraser par des joueurs de niveau 50. J’aurais préféré qu’on me demande si je souhaite participer à ce mode ou qu’il y ait une restriction pour les joueurs non level max. Il peut être frustrant de devoir attendre si votre quête se trouve dans cette zone.
Pay to Fast ou Pay to Win ?
Abordons maintenant un sujet qui peut fâcher : Throne and Liberty est-il un jeu Pay to Win ? Eh bien, non ! Oui, il y a une boutique, mais comme dans la plupart des jeux aujourd’hui. Et puis, étant donné que le jeu est gratuit, il faut bien rémunérer les développeurs et maintenir les serveurs d’une manière ou d’une autre. Aucun objet vendu ne crée de déséquilibre de puissance entre les joueurs.
Les objets en vente sont essentiellement cosmétiques ou permettent d’accélérer la progression (comme obtenir plus rapidement la recette d’une arme, au lieu de devoir la farmer). Ne vous attendez donc pas à passer du niveau 1 au 50 en un clin d’œil. On est loin de ça, les objets disponibles permettent surtout d’augmenter plus rapidement le niveau des équipements, ce qui aide pour le end-game, mais est-ce que cela vaut vraiment le coup ? Je n’en suis pas certain.
Il y a aussi un pass saisonnier qui offre des bonus pour aider à la progression ainsi que des cosmétiques. Il faut accomplir des défis pour obtenir des cristaux bleus qui permettront de monter de niveau. Donc, pas d’inquiétude à avoir, on est plus sur un système Pay to Fast, mais tout est largement accessible en jeu pour ceux qui veulent s’investir.
Graphisme et audio
Pour ce test, je joue sur la version Xbox Series du jeu. Globalement, le jeu est beau. Il tourne sans problème, même sur des serveurs pleins à craquer (jusqu’à 1000 joueurs par serveur). Même en jouant sur un serveur américain, je n’ai rencontré aucun souci de latence ou autre. Le seul petit bémol concerne les événements publics, et surtout les boss mondiaux. Avec des centaines de joueurs dans la même instance, utilisant tous leurs compétences avec animations, la console a parfois du mal à suivre, mais cela dure moins de 5 minutes, et le jeu ne plante pas. Du côté de la Xbox Series S, le jeu a un petit problème graphique au niveau de l’éclairage dans les donjons. Soit le donjon est normalement sombre, soit il devient soudainement très lumineux, ce qui provoque un léger freeze du jeu, pouvant être pénalisant.
Quant à l’interface, comme pour tous les MMO sur console, c’est un peu brouillon. Elle est clairement pensée pour le PC au départ. Jouer à la manette est un vrai casse-tête : il faut naviguer avec les joysticks, mais aussi avec la croix directionnelle selon la section du menu où vous vous trouvez. Et bien sûr, pour utiliser vos compétences, il faut appuyer sur une combinaison de touches, ce qui peut être déroutant au début avec 16 compétences à mémoriser. Cela dit, ce n’est pas le pire, et un effort a tout de même été fait pour rendre le jeu confortable sur console.
Enfin, l’audio est sensationnel et digne d’un grand MMO. Même si le jeu est en VO sous-titrée, tout est traduit. Le seul petit reproche que l’on pourrait faire, c’est que notre personnage est muet. Mais ce n’est qu’un détail, et NCSOFT a vraiment fait un excellent travail, surtout pour un jeu gratuit ! (Je me souviens encore de toi, DC Universe Online, tu étais vraiment vilain !)
Conclusion du test de Throne and Liberty sur Xbox
Throne and Liberty s’impose comme un MMORPG ambitieux qui tente de renouveler le genre avec des systèmes flexibles de classes et de builds, une vaste campagne et des événements interactifs. Avec ses options de progression, son contenu PvE/PvP et une boutique qui n’influence pas l’équilibre du jeu, il offre une expérience solide sans tomber dans le « Pay to Win » que tout le monde redoute. Malgré quelques soucis d’interface sur console et des performances graphiques parfois inégales lors d’évènement public, le titre promet de séduire les amateurs de MMORPG en quête de renouveau et c’est clairement l’un des jeux de l’année à mes yeux.
Points Positifs
- Un contenu généreux
- Gratuit et sans abonnement
- Crossplay
- La liberté des classes (on peut changer à tout moment)
- Graphiquement beau avec un magnifique audio …
Points Négatifs
- Le PVP dans le monde qui peut s’activer pour tous (même si tu es bas niveau) …
- Pas de progression de leveling ou de caractéristiques propre au personnage après le level max
- … Même si ça rame quand on est beaucoup sur un boss mondiale
- Quelques problèmes d’éclairage sur Xbox Series S