[Test] The Thaumaturge – Que vaut la version console ?
Lorsque Marv avait exploré The Thaumaturge en début d’année, il avait mis en lumière l’originalité du mélange entre Fantastique et Histoire dans une Varsovie tourmentée de 1905. Aujourd’hui, l’occasion m’est donnée de replonger dans ce titre en abordant non seulement son contenu mais également sa version Xbox Series X. Le résultat ? Une expérience fluide, immersive, mais non exempte de défauts. Voici mon regard complémentaire sur ce jeu d’exception.
Pour revoir le test de Marv : https://videoludos.fr/2024/03/21/test-the-thaumaturge-un-melange-bien-dose/
Un cadre captivant
Varsovie, début du XXᵉ siècle. La ville est un théâtre de tensions sociales et politiques, où se croisent ouvriers en colère, aristocrates distants et autorités russes implacables. Dans ce contexte bouillonnant, nous incarnons Wiktor Szulski, un thaumaturge qui se retrouve en fâcheuse posture dans les premières minutes du jeu. Il a perdu le lien avec son Salutor nommé Upyr, source de son pouvoir car sans son Salutor, il risque de mourir.
Mais avant de continuer je dois vous expliquer ce qu’est un Salutor et je vais reprendre la phrase de Marv. Il s’agit de créatures éthérées qui s’attachent aux humains en exacerbant un trait de caractère tel que la fierté, la colère ou l’avarice. Notre quête sera simple : retrouver le grimoire légué par son père décédé mais tout ceci se mêle à une intrigue plus vaste : la montée d’une révolution.
L’immersion dans cet univers est totale. Les développeurs ont su recréer avec minutie une Varsovie fragmentée en quartiers aux atmosphères distinctes, de la noblesse étincelante aux ruelles sombres des faubourgs ouvriers. Ce soin du détail s’étend aux dialogues, imprégnés de préoccupations historiques réelles telles que l’antisémitisme, les grèves et les luttes de classes. Pourtant, le surnaturel n’éclipse jamais cette toile de fond. Au contraire, il y apporte une profondeur intrigante. Les salutors, ces esprits liés aux failles humaines, enrichissent les mécaniques narratives et donnent une dimension unique à chaque interaction.
Un gameplay séduisant mais répétitif
Si The Thaumaturge brille par son écriture et son ambiance, sa structure souffre d’une certaine rigidité. Comme Marv l’avait souligné, les phases de jeu alternent entre exploration, dialogue et combat, suivant un schéma souvent trop prévisible. L’exploration, bien qu’agréable grâce à la beauté des décors, manque de récompenses concrètes. Hormis quelques collectibles apportant du Lore au titre, fouiller chaque recoin reste optionnel.
Les quêtes secondaires, heureusement, sauvent en partie cette rigidité. Par exemple, une enquête pour démasquer un tueur en série dans le quartier pauvre. Ces histoires parallèles étoffent l’univers et renforcent notre connexion avec Varsovie.
Quant aux combats, leur système au tour par tour repose sur des mécanismes stratégiques efficaces. L’utilisation des pouvoirs des salutors, combinée à une gestion fine des ressources comme la concentration et la souffrance, dynamise les affrontements. Cependant, une fois les bonnes stratégies maîtrisées, la difficulté s’effondre, rendant les combats ordinaires un peu monotones. Les boss, en revanche, offrent des moments marquants grâce à leur mise en scène et à leur exigence accrue.
Un des points délicats du jeu réside dans ses choix multiples, souvent annoncés comme déterminants. En réalité, beaucoup de ces décisions s’avèrent futiles. Certaines ne modifient qu’un détail mineur de l’histoire ou sont contournées par le récit lui-même. Toutefois, quelques choix importants influencent réellement la fin du jeu ou les relations entre les personnages, préservant une certaine satisfaction pour les amateurs de récits à embranchements.
L’expérience sur Xbox Series X
Passons maintenant à la version Xbox Series X, qui constitue une réelle réussite technique dans l’ensemble. Le jeu tourne parfaitement en 120 FPS avec un pique constant vers 118 FPS) dans les zones ouvertes ou lors des combats, offrant une fluidité agréable. Les temps de chargement, bien que présents lors des transitions entre quartiers, sont relativement courts. Cependant, quelques ralentissements ponctuels surviennent après ces temps de chargement, perturbant légèrement la continuité de l’expérience. Heureusement, ces saccades sont brèves, et le jeu retrouve rapidement son rythme.
Sur le plan des contrôles, la transition du clavier-souris à la manette est une véritable réussite. L’interface a été repensée avec soin pour les joueurs console, rendant les commandes fluides et intuitives. Les interactions, qu’il s’agisse de fouiller un objet ou de gérer les compétences des salutors en combat, s’enchaînent sans accroc. On prend vite plaisir à explorer Varsovie depuis son canapé, manette en main.
L’identité visuelle de The Thaumaturge est indéniablement marquée par un charme slave. Les couleurs froides, les textures granuleuses et les effets de lumière subtils renforcent le caractère mélancolique de la Varsovie de 1905. Toutefois, les petits problèmes que Marv a soulignés concernant les graphismes sont toujours présents. Bien que le jeu soit visuellement très joli, il est quelque peu gâché par la rigidité des animations faciales des personnages laissent à désirer, manquant même d’émotion mais aussi par certains éléments de décor qui ne sont pas égaux lors des transitions entre les scènes. Coté audio, le titre fortement inspirées des sonorités traditionnelles de l’Europe de l’Est, accompagnent parfaitement l’aventure, que ce soit dans les moments calmes ou lors des scènes intenses.
Conclusion
The Thaumaturge est une œuvre ambitieuse qui parvient, malgré ses imperfections, à captiver par son univers et son écriture. La version Xbox Series X offre une expérience technique solide, bien que ponctuée de quelques ralentissements mineurs. Si les mécaniques de gameplay souffrent parfois de répétitivité, l’ambiance, la profondeur historique et les combats stratégiques compensent largement ces faiblesses. Pour les amateurs de RPG narratifs et de contextes historiques riches, ce titre reste un incontournable. Certes, il ne révolutionne pas le genre, mais il marque par son originalité et son audace. Une belle réussite pour un studio indépendant qui mérite d’être soutenu.
points positifs
- Un scénario prenant
- Une dimension d’enquête bien maitrisée
- Des personnages emblématique
- Des combats plutôt difficile …
points négatifs
- … sauf quand on trouve les bonnes stratégies
- Des graphismes inégaux (rigidité faciale)
- Quelques ralentissements en fin de chargement