[Test] Lost in Random: The Eternal Die – Un jet de dé dans l’univers du Roguelite

Après avoir été charmés par Lost in Random avec son style gothique et son gameplay un peu bancal, Zoink Studios, maintenant Stormteller, nous revient avec The Eternal Dice. C’est un spin-off roguelite qui essaie de garder l’esprit du premier jeu tout en apportant un vent de fraîcheur. Alors, est-ce que ce nouvel essai est convaincant, Voici mon avis !
Un conte brisé au cœur d’un royaume fracturé
Pour commencer, oubliez Even et sa sœur Odd. On suit Aleksandra, l’ancienne Reine de Random, qui a rétréci jusqu’à devenir une version miniature d’elle-même, piégée dans le monde cauchemardesque de The Eternal Dice par Le Cavalier Mayr, un royaume enfermé dans un dé noir. Ce monde est rempli de souvenirs tordus et de regrets d’Alexandra, étalés sur quatre zones que vous allez explorer.

Le récit n’est pas un grand drame épique avec des dialogues longs à la pelle. Non, c’est plutôt subtil, avec des souvenirs qui émergent entre les parties et surtout jusqu’où on peut aller. Le jeu ne vous mâche pas le travail : c’est à vous, joueurs, de rassembler les pièces de ce puzzle et de comprendre la chute d’Alexandra.
L’idée est intelligente et ajoute une émotion qui touche. Aleksandra n’est pas juste un personnage sans âme, elle est complexe, et son monde est à la fois fantastique et chargé de sens. Certains pourraient trouver que l’histoire manque de consistance et qu’il y aurait pu y avoir plus d’interactions. Ici, l’ambiance prime sur la narration, et ça fonctionne… même si ça laisse un petit goût d’inachevé.
Entre stratégie et chaos contrôlé
C’est là que The Eternal Dice fait vraiment bouger les choses. Le gameplay prend un virage à 180° par rapport au premier opus, en adoptant une structure roguelite vue du dessus, où l’on traverse une succession de petites arènes générées aléatoirement. L’objectif ? Avancer, affronter des ennemis, améliorer Alexandra, et tenter d’atteindre le bout du voyage et terrasser Mayr.


Ce qui frappe, c’est la manière dont le jeu intègre son thème central : le dé. Alexandra est accompagnée par un dé vivant nommé Fortune, qui sert à la fois d’arme et de ressource. À chaque combat, lancer Fortune permettra de faire plus ou moins de dégâts selon la face où Fortune retombe, il sert de troisième arme, en plus de notre arme principale (au choix entre 4) et notre carte de sort.
Plus on progresse, plus le dé sera utile. Car en plus de servir d’arme, Fortune va servir d’amélioration à Aleksandra en récupérant des reliques qui seront colorées ou non, à placer dans une grille (comme au Bingo !) pour créer des combos de couleurs qui confèrent des bonus passifs. Il sera possible bien sûr d’enlever des reliques ou encore de les repeinturés pour refaire une nouvelle ligne ! Ce système pousse à optimiser sa progression en fonction de son style : privilégier l’attaque, la défense, ou plutôt les effets !

À cela s’ajoutent les cartes de sorts (foudre, glace, tornade…), qu’il faut activer avec un timing précision. Tout ceci combiné donne du punch aux combats. Ces cartes offrent une grande variété de possibilités tactiques, ce qui évite la monotonie dans les affrontements. Surtout que comme j’ai dit plus haut tout est procédurale donc chaque run et relique ne seront pas les mêmes ! Sauf l’arme qu’on choisira dès le début avec sa variante.



Le résultat ? Des combats nerveux, dynamiques, qui demandent à la fois réactivité et réflexion. La difficulté est présente sans être punitive, sauf pour les boss, qui restent un vrai défi. Ceux qui visent le 1000G ou le trophée platine vont suer, car il faudra terminer chaque boss sans prendre un seul dégât. Préparez vous à enchaîner les essais et à apprendre leurs patterns si vous souhaitez accomplir le 100%.
Un univers aussi envoûtant que frustrant
Graphiquement, le jeu est toujours aussi bluffant. L’ambiance gothique à la Tim Burton, avec ses décors en stop-motion numérique, ses personnages aux designs grotesques mais charmants, et sa palette de couleurs désaturées, crée un monde fascinant. Chaque monde a sa propre identité visuelle forte, des forêts lugubres, en passant par des châteaux fantasmagoriques.
La bande-son complète parfaitement cette atmosphère, avec des musiques qui alternent entre mélancolie et tension, et une narration qui ponctue l’aventure avec un ton sarcastique et souvent drôle.


Mais voilà, ce qui peut frustrer, c’est justement la taille de ce monde. Avec seulement quatre mondes au total, la sensation d’exploration est vite écourtée. La génération procédurale des salles aide à renouveler un peu l’expérience, mais au final, on fait assez vite le tour des environnements et des ennemis. Il faut vraiment être curieux et fouiller chaque recoin pour découvrir tous les secrets et maximiser sa progression.
Le contenu semble un peu léger pour l’ambition affichée. Bien qu’il y ait une rejouabilité, on aurait aimé plus de profondeur et de variété. On sort de l’aventure avec l’impression d’avoir vécu quelque chose de visuellement réussi, mais avec un petit goût d’inachevé.
Un pari audacieux, mais qui manque de densité
Lost in Random: The Eternal Dice est un beau mélange d’un univers original et d’un gameplay stratégique. La direction artistique est magnifique, les combats sont prenants, et la difficulté est bien calibrée. Mais la recette souffre d’un manque de contenu : quatre mondes seulement, des ennemis et des améliorations qui deviennent vite répétitifs, et une certaine monotonie. Les runs sont agréables mais manquent d’épaisseur, surtout pour ceux qui visent les défis ultimes. Si vous cherchez un roguelite stylé et accessible, vous y trouverez votre compte. Mais si vous espériez une aventure longue avec des surprises, vous risquez d’être un peu déçu par ce royaume fracturé.
points positifs
- Direction artistique exceptionnelle, ambiance unique
- Narration et Lore autour d’Aleksandra
- Combat fluide et exigeant, particulièrement au niveau des boss
- Le système de Bingo ! pour les améliorations passive
points négatifs
- Seulement 4 mondes, ce qui limite la durée de vie
- Narration un peu trop discrète