[TEST] Killing Floor 3 : l’hémoglobine en downgrade

Repoussé en début d’année pour une sortie en Juillet, Killing Floor 3 aurait dû être une boucherie. Une vraie. Le genre de bain de sang où on rit nerveusement entre deux découpages de Zeds, où chaque partie est une fête gore. Mais au final, ce troisième opus n’est pas vraiment à la hauteur de son ainé et prend une direction qu’un certain Payday avait fait lors de la sortie du troisième opus. Est ce que le chiffre 3 est un chiffre maudit, je vais vous expliquez pourquoi ?

Scénario : non, rien de rien

Killing Floor n’a jamais était bon dans ses scénarios mais on pouvait espérer un peu de lore, une montée en tension, quelque chose qui justifie un minimum l’univers surtout pour un troisième épisode. Là, on enchaîne les parties avec une voix off à la radio et quelques objectifs mécaniques à remplir sur les maps et rien de plus. Aucun enjeu, aucune narration. C’est vide. C’est creux. C’est un troisième opus qui n’a même pas l’ambition d’approfondir son propre monde.

Soyons clairs : la boucle de gameplay fonctionne. Tirer sur des vagues d’ennemis, looter de l’argent, acheter des armes, recommencer. C’est Killing Floor, on connaît. Le problème ? C’est exactement le même que le précédent opus… mais en moins bien. Le jeu impose désormais six vagues, pas une de plus, pas une de moins, et ce peu importe la difficulté. Impossible de moduler ses parties, de prolonger le fun ou de l’intensifier. C’est rigide, c’est fade. Et ça finit trop vite. Le seul petit truc foufou que le titre nous propose, c’est des manches avec des variantes, qui à part ajouter quelques mobs de la classe cité, c’est la même chose.

Je ne parle même pas du HUB du jeu, car il est tout simplement inutile … Au lieu d’un menu classique, on nous impose une base en 3D où il faut marcher pour tout faire. Marcher jusqu’au terminal pour ouvrir un menu. Puis encore marcher jusqu’au VTOL pour lancer une mission. Et même si on peut ouvrir le menu avec une pression d’un simple bouton, il faut quand même se traîner jusqu’à la navette. En solo, c’est chiant. En multi, c’est encore pire quand on est l’hôte. Ça casse le rythme et ça n’a aucun intérêt et ça rajoute pleins de temps de chargement de l’enfer !

Un contenu tristement pauvre

Le jeu sort avec peu de cartes (8 au lancement), peu de classes (6 au lancement), moins d’armes que KF2 (4 par classe …) , et un système de progression ultra basique. Même le choix du personnage est désormais lié à la classe : fini la personnalisation. Et pas de chat écrit non plus. En 2025. Sérieusement.

Mais, s’il y a bien un domaine où Killing Floor 3 parvient à sortir un peu la tête de l’hémoglobine, c’est dans son système de progression et ses mods d’armes. Chaque classe dispose d’un arbre de compétences à personnaliser selon son style de jeu, avec des choix qui ont un vrai impact sur les parties. Mais surtout, les armes peuvent désormais être modifiées : silencieux, chargeurs étendus, viseurs, effets élémentaires… Ce système d’upgrade apporte une vraie profondeur, et surtout une sensation de montée en puissance très satisfaisante. On commence avec une pétoire basique, et on finit avec un monstre de technologie taillé sur mesure pour le carnage. C’est probablement la vraie force du jeu actuellement et qui s’en doute vous fera tenir un peu …

Car ajoutez à ça des déconnexions fréquentes (une partie sur trois ou quatre qui plante), et vous avez une expérience qui sent bon l’early access… sauf qu’elle est vendue comme un jeu fini. Pour 40 euros. Et avec un battle pass. Payant. Non débloquable en jouant. Les cosmétiques sont hors de prix (10€ la couleur, si si), et tout le système pue la monétisation à outrance. Un modèle économique de vautour. Bon dans KF2 c’était déja présent ce système de vautour mais au moins ça en valait la peine.

Graphismes et performances : le flou artistique

Graphiquement, Killing Floor 3 est… correct. Pas moche, pas beau non plus. Il fait le job, sans briller. Mais dès qu’on monte en difficulté, et surtout à six joueurs, ça devient un véritable feu d’artifice de particules. Entre les munitions enflammées, givrées, acides, à ondes, et autres joyeusetés, l’écran devient rapidement illisible. On ne voit plus rien. Pendant plusieurs secondes, c’est le flou complet. Et c’est là que le gameplay en prend un coup : mourir sans comprendre pourquoi, c’est rarement fun.

Si on devait résumer la DA du jeu en un mot : oubliable. Les maps sont génériques, sans personnalité. Le style sci-fi est tiède, sans tension, sans âme. Le bestiaire ? Pratiquement copié-collé de KF2, avec des monstres qui font à peine illusion. Même le grotesque, marque de fabrique de la série, semble avoir été raboté, édulcoré, aseptisé. On est loin de l’identité crasse et provocatrice qui faisait le charme de la série. La seule idée visuelle marquante ? Le sang persistant sur les murs. Oui, c’est bête, mais voir une pièce blanche devenir rouge écarlate après une vague, c’est jouissif. Ça, au moins, ça a de la gueule. Mais c’est à peu près tout ce qu’on retiendra visuellement.

Côté optimisation, on repassera. Chutes de FPS, bugs de collision, IA à la ramasse… Rien de catastrophique, mais clairement pas à la hauteur de son ainé. Et je n’ai pas fini il faut une belle mention spéciale aux Zeds qui se téléportent parfois en dehors de la map, bloquant purement et simplement la partie. Donc on attend gentiment pendant plusieurs (dizaine à certains moment) minutes avant que le mob meurt seul en espérant que nos coéquipier ne quittent pas la partie …

Heureusement, l’audio fait le taf. Le métal est toujours là, et il colle bien à l’action. Les morceaux choisis sont efficaces, mais bien trop peu nombreux pour vraiment pogoter avec les petits Zed que nous tuons sans scrupule. Mais, le bon son est là et ça fait du bien !

L’avis de Zaza

N’ayant jamais joué aux opus précédents, Killing Floor 3 est une grande première pour moi. Et je dois dire que je suis assez déçu. J’ai cette impression de vide. Plusieurs bugs rencontrés : des ennemis bloqués dans les textures (même des boss), l’impossibilité de tirer par moments… Comme dit précédemment, le hub est inutile, tout est imposé, sans réel intérêt.

Killing Floor 3, un bain de sang… tiède

Killing Floor 3, c’est comme si on avait pris Killing Floor 2, enlevé la moitié de son contenu, lissé son identité visuelle, ajouté une surcouche inutile de HUB, et plaqué dessus une monétisation agressive. Le tout avec un vernis technique à peine sec. Oui, le jeu est plus joli. Oui, le système d’upgrade des armes est sympa. Mais tout le reste est un downgrade. Et tant que le jeu ne retrouvera pas ce qui faisait sa folie, son fun, sa générosité, il restera dans l’ombre de son grand frère. J’espère vraiment mieux avec le retour communauté comme à pu le faire un certain Payday 3, car la j’ai l’impression de voir la même chose …

points positifs

  • Le visuel qui s’en sort
  • La musique toujours présente et de bonnes qualités
  • Le système d’arbres de compétences et de mods armes

points négatifs

  • IA à la ramasse
  • Le nombre de bugs (IA bloqué dans les murs, on ne peut plus attaquer, etc…)
  • Un contenu un peu vide au lancement
  • Un système de microtransaction pas des plus glorieux
  • Le HUB inutile
  • Impossible de personnaliser la partie hormis la map et la difficulté

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