Test Battletoads, le retour (raté ?) d’une gloire passée…
On se retrouve avec le retour d’un titre aussi vieux que génial : Battletoads ! Voilà plus de 20 ans que la licence n’avait pas eu droit à un nouvel opus et il faut attendre que Rare décide de chaperonner Dlala Studios pour que l’on ait enfin droit à une suite. Exclusif à la Xbox, le jeu est inclus dans le GamePass et, est donc sûr de trouver un public. Pour les plus jeunes, Battletoads est avant tout un beat’em all à l’humour déjanté qui proposait quelques phases de gameplay différentes comme des side scrolling horizontaux. Dlala semble vouloir reprendre la recette pour ravir les plus vieux. Il est temps de voir si la licence n’a pas pris un coup de vieux.
On distribue les claques (graphiques)
Quoi qu’en disent certains, Battletoads bénéficie d’une très belle direction artistique ! Certains ont pu se plaindre du changement de design de nos grenouilles aux supers pouvoirs, mais on allait pas garder les sprites de la NES et de la SNES ! On retrouve Rash, Zitz, et Pimple qui ont eu droit à un sacré lifting. Les trois bougres sont coincés dans une simulation depuis 26 ans (ce qui permet d’expliquer l’attente depuis le dernier opus). On retrouve donc les trois crapauds qui ont chacun trouvé un travail : masseur, colleur de timbre et codeur et décident d’en découdre avec leur rivale : la reine noire. Ils s’aperçoivent alors que quelque chose cloche avec les créateurs de l’univers (rien que ça !) et se motivent donc à partir pour une nouvelle aventure aussi loufoque qu’haute en couleur !
Car si Battletoads est bien réalisé, il faut aimer les couleurs flashies et l’humour caustique tous deux faisant parti de l’essence même de la série. On a donc droit à un florilège de couleurs fluos qui se marient cependant très bien ensembles. Le jeu nous met dans le bain dès la première cinématique qui est très bien fiches que ce soit les graphismes, la narration et le rythme qui y est donné. Les graphismes prennent la forme de ceux d’une bande dessinée et sont de très haut niveau. Les animations des personnages et des combats sont de très bonne qualité et permettent de bien lire l’action même si je dois admettre que cela tourne à la chienlit lorsqu’il y a beaucoup d’adversaires à l’écran surtout que le cadre de jeu est assez serré. Le bestiaire, justement, est assez fourni et les ennemis changent d’un niveau à l’autre. Les boss font généralement dans le plus gros sans pour autant être gigantesques à de rares exceptions. Il n’empêche que le jeu est un plaisir pour les yeux sauf les phases à moto pour lesquelles le décor est réduit au strict minimum et rentrerait parfaitement dans un jeu old gen…
L’humour est également bien présent que ce soit dans le mise en situation des personnages que dans les dialogues. Nos héros ont un pois chiche dans la tête qui s’active que très rarement sauf à se balancer une vanne bien placée. Les PNJ que l’on rencontre sont tout aussi barrés en commençant par la reine noire que j’ai adoré dans la scène où elle tente de garder ses nerfs. Dommage que le jeu ne bénéficie pas d’un doublage de qualité et qui laisse même clairement à désirer. C’est l’un des points noirs du jeu (oui j’ai bien dit « l’un » je spoile) car le reste de l’aspect sonore est de qualité avec des musiques bien pêchues et les bruitages de coups dans l’humour de Battletoads avec un coup spécial qui fait le bruit d’un poulet…
Un beat’em all ou un fourre-tout…
J’ai donc été charmé d’entrée par la patte graphique du jeu ce qui, vous le concèderez, aide à vouloir s’y plonger. Mais il faut dire que le gameplay proposé par Battletoads m’a laissé perplexe… C’est avant tout un beat’em all et sur ce point le jeu est très soigné. On incarne une des trois grenouilles et il est possible de switcher entre elles notamment lorsque votre barre de vie est un peu trop basse. Chaque crapaud a ses propres coups et donc ses propres combos et changer de personnages au bon moment permet aussi de prolonger son combo histoire de faire grimper les points et obtenir un rang S au combat.Les héros ont bien évidemment des compétences de combat propres avec le lourd lent mais fort, le perso standard et celui plus rapide et doué en esquive. Le jeu est très fluide et on prend vraiment du plaisir à enchaîner les coups même si l’éternel défaut du genre fait vite son apparition à savoir la répétitivité. Surtout que les ennemis ont pas mal de vie ce qui nous oblige à multiplier les combos pour les envoyer ad patre. On a toujours la possibilité de les superposer pour optimiser les dégâts mais il faut dire que les mobs sont assez mobiles. Pour se défendre, on a un coup de base, un spécial, un coup lourd, une esquive et un saut (il est possible de faire des combos aériens). Le jeu propose donc pas mal de variété au niveau des coups mais on tourne quand même vite en rond et c’est là qu’intervienne d’autres phases de jeu…
C’est surtout là où le jeu part en cacahuète total… En fait la première phase du jeu est un beat’em all pur et dur et ensuite à partir de la seconde moitié du jeu, on a l’impression que les développeurs se sont dits : « Ok mais le jeu risque d’être court et répétitif qu’est-ce qu’on fait ? ». J’imagine les gars dans une salle balancer toute sorte d’idées et tu as Régis le chef du projet (qu’il est con ce Régis, les plus vieux comprendront la référence) a dit « c’est bon je prends tout ! ». Vraiment j’insiste on y trouve un peu tout et n’importe quoi ! Ça commence par un « pierre papier ciseau » des plus illisibles mais également totalement inutile. Le jeu constitue quand même un niveau à part entière et relève surtout de l’anecdote. Mais si seulement ça s’arrêtait à ça… J’ai oublié de vous dire mais même les niveaux beat’em all ont des séquences type casse tête qui casse le rythme justement mais qui sont également là pour ajouter de la quantité sans tenir compte de la qualité. Ces casses tête sont trop simples et surtout nuise au rythme du jeu. On a ensuite des niveaux façon shmup dans lesquels vous êtes à bord d’un vaisseau spatial et tirez sur tout ce qui bouge. Des niveaux en side scrolling qui tirent sur la longueur. Il y a également des niveaux type plateformer alors que nos grenouilles n’ont qu’un seul pauvre saut…
La palme revient à un mini jeu dans lequel on doit remettre les systèmes de notre vaisseau spatial en route. Ce mini jeu est totalement inutile mais surtout illisible une nouvelle fois. Il consiste à nous faire réaliser différentes actions mais le problème c’est que l’on ne voit pas quel mécanisme est activé en premier. Difficile à décrire mais une fois devant votre écran vous comprendrez… Le problème de toutes ces phases de jeu est qu’elles ne sont pas assez développées et détaillées. On a l’impression que les développeurs ont ajouté toutes ces phases pour faire de la quantité au détriment de la qualité. C’est bien d’introduire de nouvelles mécaniques ou gameplays à un jeu, c’est mieux de les lier entre eux pour que ça fasse un ensemble cohérent et ce n’est pas le cas dans Battletoads. Surtout que ces phases constituent des niveaux entiers qui tirent en longueur et dans lesquels on se contente de répéter une même action de façon mécanique… Malgré l’ajout de tous ces morceaux, le jeu reste trop simple et trop court car ces phases restent basiques et on aurait aimé que les développeurs les exploitent un peu plus au lieu de les reproduire à l’identique d’un écran à l’autre. Au final le jeu se termine en moins de 4 heures ! Il y a bien des cristaux qui font offices de collectibles mais l’intérêt est limité. On comprend mieux que le jeu se trouve dans le gamepass parce que franchement moins de 4 heures c’est vraiment trop léger !
Conclusion
Battletoads est de retour et si le jeu bénéficie d’une très bonne DA soutenue par une excellente réalisation qui retranscrivent bien l’esprit de la licence, il n’en demeure pas moins que le jeu est simple et court. Plus problématique, le jeu accumule les différentes phases de jeu sans vraiment les développer et au final c’est la quantité qui prime à la qualité. Au final on est déçu et on en vient à regretter les phases de beat’em all qui bien que répétitive sont bien fichues et constituent un bon défouloir. Alors si vous possédez le Gamepass, j’ai envie de vous dire de vous laisser tenter par l’expérience sinon je ne peux quevous déconseiller de débourser 20 balles dans le jeu même si vous êtes fan…