[Test’Indies] Dredge – L’horreur mélanger à de la pêche
Sorti en Mars dernier, Dredge est créé par le studio Black Salt Games et édité par Team 17. C’est à l’occasion de la sortie du premier DLC, « The Pale Reach » que j’ai pu enfin découvrir ce titre mélangeant pêche, exploration et horreur lovecraftienne. Mais vaut-il le coup ?
Notre nouvelle vie de pêcheur
Dredge nous met dans la peau d’un pêcheur qui commence une nouvelle vie dans l’archipel de Marrows. Remplaçant ainsi son prédécesseur qui a quitté son poste pour des raisons obscures. Mais manque de bol, votre aventure démarre par un naufrage et notre navire est en ruine. Mais d’une gentillesse extrême, le maire nous prête un navire pour aller au large pêcher quelques poissons et ainsi rembourser notre dette.
Notre objectif dans Dredge n’est pas de réussir à ramener le plus gros poisson ou d’être le plus rentable. Il faut ramener à un habitant de la ville un peu étrange toutes les reliques cachées dans cet archipel, qu’on découvrira lors de nos premières visites sur les îles entourant l’archipel.
Et c’est là que ça commence à devenir bizarre. Assez rapidement vous allez vous rendre compte que la nuit, la pêche n’est pas si sûre. Mais surtout, vous allez commencer à trouver des prises suspects. Elle est monstrueuse, difforme et semble tout droit sorti d’un film d’horreur avec sa chair putréfiée et son aspect pourri. Et c’est là que la magie Lovecraftienne va opérer.
Un gameplay simple et efficace
Dredge a pour base du jeu, un jeu de pêche à l’ambiance Lovecraftienne. Le gameplay se montre plutôt simple. On navigue jusqu’à un banc de poisson, puis lance sa ligne et ainsi un « mini-jeu » permettant d’accélérer la pêche ou même d’obtenir des poissons trophées, car sinon c’est automatique. Ensuite, il faudra le stocker dans le navire et recommencer, jusqu’à rentrer avant la nuit.
Les QTE varient en fonction du type de poisson, mais ce ne sera pas tout ce que vous pêcherez. Vous devez trouver aussi des ressources servant à améliorer son navire et des trésors. Au début de l’aventure, le bateau est lent, n’éclaire pas grand-chose et on ne peut pêcher pas grand-chose. Mais au fil de l’aventure, le navire évolue et nos équipements avec. Nous donnant accès à plus de poissons, mais aussi à construire un bateau plus polyvalent et efficace.
Cependant, tout ceci ne peut pas être emmené en une fois. Le titre possède une gestion de cale et chaque poisson ou objet prend un certain nombre de places. Nous allons devoir ranger astucieusement celle-ci pour qu’elle puisse contenir nos poissons, mais aussi nos moteurs, nos lumières, nos filets et nos cannes à pêche.
La nuit, l’horreur commence
La nuit, c’est un peu la partie « horreur » dans Dredge, même s’il faut bien avouer que c’est plus de la tension qu’horreur. Une fois la nuit tombée, notre personnage, lorsqu’il n’aura pas assez dormi ou qu’il se retrouve dans des situations stressantes commencera à paniquer. Cette peur nous amène à avoir des hallucinations qui nous amèneront indubitablement à foncer sur des rochers ou à abîmer notre navire.
En plus de la gestion de la panique, la nuit ce n’est pas très serein de naviguer. Des tentacules sortant de l’eau ou d’horribles poissons nous foncent dessus pour abîmer notre navire. Partir pêcher la nuit n’est vraiment pas conseiller, même si certains poissons n’apparaissent qu’une fois le soleil couché, il faut bien gagner sa vie. Cependant, les rencontres avec des créatures sont inévitables et frustrantes. Une fois la ligne lancée, le bateau est immobile et surtout, la caméra se rapproche, empêchant de voir les alentours pendant le QTE. Donc au final, la pêche de nuit aboutit souvent sur la destruction du navire et nous ramène à la dernière sauvegarde automatique en début de journée ou au dernier amarrage. Donc c’est naturellement que pour ma part, j’évite au maximum la nuit et passe à côté de quelques énigmes.
Car en plus de la pêche, Dredge propose tout de même une histoire. Les îles du jeu ont parfois, sur leurs côtés, des objets avec une possible interaction dont il va falloir résoudre. Du côté des quêtes secondaires, c’est souvent l’occasion de discuter avec des PNJ étranges nous demandant de livrer un colis à un endroit précis, pêcher un certain type de poisson, rien de bien palpitant. Compter environ une dizaine d’heures pour voir le bout de l’aventure principale et secondaire compris. Bien sûr, le 100 % se verra un peu plus long surtout s’il vous faut remplir l’encyclopédie et découvre tous les secrets de Dredge.
Graphisme et audio
Les graphismes en 3D possèdent un vrai charme et les décors sont très réussis. La direction artistique touche l’esprit lovecraftien, mettant de côté le réalisme pour des modèles 3D très simples, mais évocateurs. Un soin est apporté aux nombreux poissons à pêcher qui n’arrivent jamais à être appétissants. Enfin, les parties dialogues avec les PNJ, apportant un côté glaçant et inquiétant avec le dessin choisi par le studios. Chaque île possède ses propres caractéristiques et son supplément d’âme.
La bande originale est pour sa part tout de même assez discrète, mais réussie. Elle nous accompagne à chaque instant en mer, même si elle s’emballe la nuit avec un terrifiant sound design. Il n’y a vraiment rien à redire sur ce coup.
Parlons du DLC « The Pale Reach »
Enfin, pour terminer le test parlons rapidement du premier DLC. Bien que court (compter environ 1/3H de gameplay supplémentaire), « The Pale Reach » amène un bon lot de nouveauté. Tout d’abord un nouveau biome, celui de glace, ajoute une nouvelle zone d’exploration qu’on peut accéder à tout moment.
Du côté de l’histoire, on va suivre l’itinéraire d’un précédent équipage où nous allons bien sûr retrouver quelques visages connus sous fond de trahison. Cette extension, amène en plus, 4 nouvelles pièces d’équipement, une nouvelle extension de bateau afin de fracasser la glace et vous frayer un chemin. En plus cette glace peut-être convertie afin de prolonger la durée de conservation de vos poissons et crier, IL EST FRAIS MON POISSON ! De nouvelles espèces sont bien sûr disponibles avec leurs variantes d’abomination.
Une petite extension, certes, mais qui amène tout de même de nombreuses qualités, et surtout qui nous permet de plonger encore une nouvelle fois dans cette superbe œuvre. Le seul défaut reste la durée de vie qui reste tout de même encore trop court.
Conclusion
Dredge est un excellent jeu et j’ai failli passer à côté. Certes le côté horreur n’est pas présent, on est plus sûr de la tension. Mais le titre ce la joue simplissime et c’est parfait. On ressent tout de même un petit côté survie, avec la gestion de notre cale et de l’état de notre bateau. La direction artistique lors des dialogues, où même le design des abominations, est quand même à glacer le sang. La petite déception est du fait que l’aventure est tout de même assez courte, même avec une extension qui n’amène pas une grande durée de vie non plus. Cependant, le titre est loin d’être répétitif et arrive toujours à se renouveler plus on avance dans les biomes.
Points positifs
- L’ambiance générale
- Le gameplay, à la fois simple et complet
- La direction artistique soignée
- Une plongée dans l’univers de Lovecraft avec monstres et mystères
- Les biomes (avec l’ajout d’un avec le DLC)
Points négatifs
- Plus de la tension que l’horreur
- La pêche de nuit frustrante
- Court même avec un DLC