[TEST] Beyond Good & Evil – 20th Anniversary Edition – Entre tradition et modernité pour une aventure unique à redécouvrir.

Depuis l’annonce officielle de son retour en 2017, la licence Beyond good and evil s’était faite plutôt discrète, alimentant même des rumeurs d’annulation de ce préquel très attendu par les fans de la 1ère heure. Si aujourd’hui, le jeu ne fait plus parler de lui, une petite lueur d’espoir jamais vraiment éteinte brille à nouveau avec un remastered du jeu original pour fêter les 20 ans de cette petite perle du jeu vidéo qui avait pourtant été un échec commercial à sa sortie.

Jadis sur Hillys

Jade a 20 ans et vit avec son oncle Pey’j sur la planète Hillys, un monde onirique où cohabitent humain et créatures anthropomorphes. Mais la quiétude de l’endroit est bousculée par une invasion extra-terrestre qui met la population en péril. Des centaines de personnes disparaissent et sont victimes d’attaques violentes de la part des Dom’z provoquant une panique générale. Fort heureusement, la situation est reprise en main par le général Kehck, grâce aux sections Alpha, une milice armée sensé reprendre le contrôle et protéger la population. Mais la situation ne s’améliore pas et Hillys prend de plus en plus des allures de dictature militaire au point où une résistance s’organise pour découvrir à qui profite vraiment le crime …

Qu’on se le dise, si BGE a obtenu son statut de jeu culte, ce n’est pas pour rien. Il s’agit là d’une production avec un thème fort et mature au lourd message politique. En effet, au délà de sa force physique et sa capacité à maitriser le Daï-Jo, la véritable arme de Jade se révèle assez rapidement être son appareil photo, qui sera au cœur de l’intrigue et du gameplay. Journaliste indépendante, la jeune femme mettra toute son énergie à faire éclater la vérité en montrant aux yeux de la population acculée que ne voit que ce qu’on veut bien nous montrer.

Si les plus anciens auront reconnu la voix d’Emma de Caunes qui interprète notre héroïne, c’est bien la qualité d’écriture et la pertinence des propos et des dialogues entre les personnages qui donneront tout le sel et le dynamisme pour rendre toute l’aventure captivante. Pey’j, l’oncle-cochon de Jade ne loupera jamais l’occasion de sortir une petite punchline bien sentie dans un argot bien à lui qui ne manquera pas de faire sourire. En 2024, chacun sera juge d’apprécier ou non, les « caricatures » et les accents un peu trop clichés de certains protagonistes du jeu, notamment les garagistes de Mamago ou Secundo et son accent hispanique. Ubisoft mettra en garde que c’était un jeu d’un autre temps, où les stéréotypes n’avaient pas la même incidence qu’aujourd’hui. Vous voilà prévenus et libre d’apprécier ou non.

Chaque personnage aura un chara-design bien à lui, original et une personnalité suffisamment développée pour qu’on puisse s’attacher à chacun d’entre eux au cours de l’aventure.

Et ça prouve bien la qualité de l’écriture puisque le jeu propose une durée de vie plutôt courte, avec un 100% facilement complété en 6 ou 7 heures. Ce n’est malheureusement pas le « speedrun » proposer par cette version remastered qui la prolongera, celui-ci étant tout à fait dispensable voire carrément anecdotique.

Pourtant, BGE et plus particulièrement Hillys regorge de bonnes idées et de choses à faire. Tantôt un jeu d’exploration, tantôt un jeu d’infiltration, entre deux reportages, Jade pourra aussi s’exercer à la course en Hovercraft après l’avoir plus où moins customisé grâce à la chasse aux perles, monnaie d’échange chez le garagiste, ou bien photographié les différentes espèces vivantes de la planète ou tout simplement faire une partie de palet dans l’Akuda bar. Si l’aventure est courte, elle aura au moins la mérite de proposer différents gameplay et des variations suffisamment variées pour en faire un jeu complet et original.

Mais alors, qu’apporte cette version remastered par rapport à l’original ?

Outre l’évidence même de pouvoir faire découvrir ce jeu culte à un nouveau publique, l’expérience de BGE apporte quelques nouveautés par rapport à sa copie originale.

Quelques modèles réhaussés, un lissage classique des textures une résolution un peu augmentée et c’est à peu près tout niveau technique. Difficile de ne pas regretter le peu d’effort apporté sur cette version ultime. Sans dénaturer l’œuvre originale, la correction des bugs des caméras et un gameplay réajusté pour être moins rigide aurait pu être apprécié à sa juste valeur.

En revanche, on sent qu’Ubisoft a voulu récompenser les fans de la première heure en offrant des tas de bonus et d’anecdotes sur le jeu, son développement et les différentes étapes de production. Il y aura aussi cette vidéo hallucinante de certains employés d’Ubisoft en slip ou maillot de bain, nageant dans leurs locaux inondés !

Mais surtout, ce remastered proposera une chasse aux trésors inédite, posant les bases du futur opus, véritable cadeau aux fans qui attendent une suite depuis bien trop longtemps. A défaut d’avoir une date, il reste cet espoir.

Conclusion

En définitive, Beyond good and evil est un jeu comme on en fait plus, une aventure qui ne ressemble finalement à aucune autre grâce à un scénario solide, une prise de position politique intéressante et un prisme unique dans lequel on évolue en même temps que nos personnages. Un jeu de passionné fait par des vrais passionnés qui nous le font ressentir dans chaque petit détail et rien que pour ça, ce jeu mérite amplement que les nouvelles générations de joueurs soient autant émerveillées et impliquées comme nous l’avions été à l’époque.

De là à dire que je fais ma PROPAGANDA, il n’y a qu’un pas …

Points Positifs

  • L’écriture maitrisée et drôle
  • Le thème sombre et original
  • Un gameplay varié et rythmé
  • Un vrai jeu d’aventure
  • Un hommage aux fans …

Points négatifs

  • … A défaut d’avoir la suite.
  • Certaines textures qui ont très mal vieillies
  • Le visage de ce pauvre Double H

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