Test In rays of the Light, vous allez aimer la Russie postapocalyptique !
Il y a des jeux dont on ignore tout mais qui vous convainquent par leur annonce et une information qui peut paraître anodine pour certains mais qui est primordiale pour vous. Dans le d’In rays of the light, c’est le fait d’apprendre que le jeu est développé par Sergey Noskov celui-là même qui a fait 7th Sector que j’ai eu l’occasion de tester l’an dernier et qui m’avait totalement conquis que ce soit par son gameplay type puzzle game recherché et par l’ambiance que le gars avait réussi à insuffler à son jeu et qui nous immergeait totalement dans l’aventure. Quand j’apprends qu’In rays of the light est une aventure type méditation sur soi, la solitude, la vie et la mort je n’ai pu que m’empresser de tester ce nouvel OVNI qui m’avait échappé puisqu’en fait il s’agit d’un remake du jeu The Light sorti en 2012 toujours par Sergey Noskov. Après être revenu de la Russie post apocalyptique, je peux vous dire si cette nouvelle expérience égale celle de 7th Sector.
Une ambiance particulière…
Tout comme pour 7th Sector, on est balancé dans le grand bain sans une seule bribe d’explications. On se « réveille » dans un immeuble totalement abandonné et à moitié détruit. On commence donc à faire le tour du propriétaire sans savoir où aller. Je vous rassure la zone à explorer au départ est assez cloisonné et si vous êtes livré à vous-même vous ne vous perdez jamais trop longtemps. Le silence est assez pesant et on trouve rapidement une lampe pour nous éclairer, une barre pour ouvrir les portes. Des messages, des photographies et des inscriptions sur les murs permettent de nous situer en Russie et un tour à l’extérieur suffit de nous convaincre que quelque chose de grave s’est passé. Le but va donc être de découvrir quoi mais surtout ce que cela a engendré. Excepté de rares cut scènes, l’essentiel de l’histoire passe par l’observation des lieux et cela fonctionne bien puisqu’une partie de notre imaginaire reste en action.
In rays of the light ne nous laisse pas trop dans l’expectative non plus. On comprend très vite qu’une catastrophe nucléaire s’est produite ce qui explique l’aspect destruction et l’absence totale d’autre être vivant. Car vous serez seul tout au long du jeu. Cette solitude est exacerbée par le silence qui vous entoure dans votre exploration. C’est pesant surtout lorsque l’on sèche sur la marche à suivre et que l’on tourne en rond, on a une sensation de devenir fou et de désespoir mais la satisfaction est plus grande lorsque l’on trouve la solution. En tout cas ça fonctionne puisque je me suis surpris à sursauter au moindre bruit dans les sous-sols et même à stresser lors d’une séquence durant laquelle notre personnage a des sortes de flashs qui mêlent passé et présent et qui donnent un moment assez psychose. On veut donc chercher les réponses et le seul point noir c’est l’absence de français (le jeu est en anglais, russe et allemand) qui nous sort de l’histoire lorsqu’il faut lire de longs mémos. Je vous rassure il n’est pas utile d’avoir un bon niveau pour comprendre le scénario.
La classe post nucléaire
Alors Ok, on n’est pas dans un AAA mais il faut rappeler qu’In rays of the light est l’œuvre d’un seul homme ! Franchement le résultat est plus que satisfaisant ! Les décors sont bien modélisés et donnent un ensemble cohérent. Comme notre Sergey connaît ses limites, il faut admettre que les lieux peuvent parfois sembler un peu vide au niveau des éléments présents sans que cela ne soit gênant et ça colle à l’histoire qui nous raconte une catastrophe nucléaire. Les effets de lumière sont bien fichus même si le jeu n’arrive pas à gérer en même temps la lumière de votre torche et les lumières extérieures (si vous laissez votre torche allumée, la lumière d’un bureau n’aura pas de halo si vous voyez ce que je veux dire). C’est tout de même assez bluffant comme résultat quand on sait que c’est fait par un homme, dire que les végétaux sont aussi bien modélisés que dans Fallout 76 (même après deux ans j’arrive encore à me souvenir de cette catastrophe vidéoludique…). En tout cas la qualité graphique d’In rays of the light devrait inspirer bon nombre de jeux indés voire semi AAA !
La réalisation appuie énormément la narration et donne une ambiance propre au jeu. Les intérieurs peuvent se révéler assez asphyxiant et au-delà de l’aspect apocalyptique, les graphismes transpirent la noirceur et la crasse ce qui donne une seconde narration au jeu beaucoup plus philosophique et inspirée qu’une simple histoire de guerre nucléaire. L’ambiance ne serait pas aussi bonne sans une bande originale de qualité. Je vous ai dit que le silence vous accompagnait 90% du temps mais à certains moments de notre progression une musique mélodieuse se déclenche et fait office de bulle d’air dans notre solitude pesante. Tant qu’à y être, il faut préciser que la bande son est faite composée par Dmitry Nikolaev qui nous offre une excellente prestation ! Dommage que les bruitages soient un peu sommaires et certains ont été recyclés à mauvais escient puisque similaire pour des objets différents.
De l’observation avant tout !
Au niveau du gameplay, In rays of the light est très simpliste. On est relativement libre dans nos mouvements et le but va être de trouver les éléments clés qui nous permettront de forcer ou ouvrir une porte, activer l’électricité, trouver les touches d’un panneau d’alimentation. C’est simple mais ça fonctionne, à chaque nouvel objet trouvé son utilisation est évidente encore faut-il trouver ledit objet ! Pour progresser, il faut avant tout observer minutieusement l’environnement, ouvrir tous les placards et fouiller les moindres recoins. La maniabilité du personnage est un peu lourde. Dès que l’on ne sprinte pas le personnage est lent y compris la caméra qui gère la vue. Le problème est qu’en sprintant, on peut passer à côté d’une hit box d’un objet, celles-ci sont très réduite et c’est comme ça que j’ai perdu 30 minutes à être bloqué parce que je n’avais pas vu la clé dans le placard : rageant… La maniabilité est un frein pour profiter pleinement du jeu. Si l’on se retrouve bloqué, on fait vite des allers retours à chercher partout et la lenteur du personnage peut être rébarbative.
A côté de la recherche d’objet qui peut se montrer frustrante et rébarbative, le jeu propose des énigmes, ou des puzzles qui sont moins originaux que dans 7th Sector mais plus compréhensible et moins tordus ! Je trouve dommage qu’il n’y en ait pas plus car finalement j’ai dénombré 3 énigmes à code et trois puzzles ce qui n’est pas énorme du tout. Pour les énigmes à code, le but est de trouver la combinaison à trois chiffres en observant les lieux autours : photographies, inscriptions ou lumières. Rien de bien compliqué en revanche les puzzles sont un poil plus recherché. Il faut d’abord trouver un mémo qui fait office d’indice et de consignes et ensuite il faut trouver les éléments qui vont permettre la résolution du puzzle. Le coup des casiers m’a pris du temps car je n’avais pas fait attention à l’aiguille des secondes (allé un indice gratuit c’est pour moi !). Si on a peu d’énigmes, il faudra quand même de grosses heures si vous êtes très bon et fin observateur pour finir le jeu. Sinon prévoyez plutôt 4 heures pour savourer le jeu et surtout profiter des deux scènes finales alternatives. Pour 8 euros c’est plus qu’honorable !
Conclusion
Une nouvelle fois, Noskov Sergey veut avant tout nous narrer une histoire en nous plongeant dans une atmosphère et une ambiance particulière. Le jeu bénéficie d’une réalisation plus qu’honorable pour un jeu indie à moins de 10 balles. Je trouve en revanche que par rapport à 7th Sector, le jeu propose moins de contenu avec moins de 5 énigmes / puzzles. Il n’en demeure pas moins que le jeu vous tiendra une bonne demi-journée devant votre écran même si la progression peut se révéler frustrante car le jeu propose peu d’informations et mise avant tout sur votre œil aiguisé or il est facile de passer à côté d’un petit objet et ainsi tourner en rond une bonne heure… On peut ne pas aimer mais In rays of the light représente ce que j’aime dans les jeux indé : une expérience de jeu certes courtes mais originale et prenante.
Le test a été réalisé avec une version presse Xbox One offerte par Sometimes You !