Test Fallen Legion Revenants, le RPG en mode rail shooter !

Décidemment, Nis America est très actif en ce mois de février puisqu’après nous avoir apporté le très YS IX Monstrum Nox, voilà que l’on a droit au nouvel épisode de la licence Fallen Legion dénommé Revenants. Tout comme pour YS, je ne vais pas vous cacher que je découvre cette licence qui se présente comme un RPG. Mais après une découverte très positive d’YS, c’est plein d’envie que je me suis lancé dans Fallen Legion Revenant et je dois préciser que la présentation du jeu m’est apparue originale ce qui a augmenté mon intérêt pour ce nouveau soft à l’origine réservé au Japon. Après avoir parcouru le jeu de gauche à droite et de droite à gauche (vous comprendrez en lisant ce test) je suis en mesure de vous livrer mon avis sur ce RPG somme toute très bizarre…

On va déglinguer du gros méchant !

Entre politique et fantasy

Une nouvelle fois et tant mieux pour moi, il est inutile d’avoir fait les précédents opus pour se plonger dans Revenants. On incarne donc Lucien, dit charismatique mais qui a plus l’air d’un petit politicien de pacotille qui cherche à faire son trou qui se terre dans un château comme le reste de l’humanité. En effet, dans un monde recouvert de miasmes (décidemment c’est une mode !), un château volant est le dernier refuge pour l’humanité. Des bêtes mutées par la peste meurtrissent la terre tandis que le château de Welkin est mis en quarantaine face aux horreurs qui s’abattent ici-bas. Lucien découvre, au château, un livre ancien où il apprend l’existence des « Exemplars », des armes qui peuvent se transformer en soldats doués de conscience. Il s’associe à Rowena, une revenante déterminée à trouver un moyen de revenir à la vie pour élever son fils. C’est à contrecœur (en apparence puisqu’au final devinez qui va diriger le château ?) que Lucien et Rowena forment un pacte afin de renverser le tyran fou contrôlant Welkin. Si Lucien et Rowena sont présentés comme les héros et donc les personnages centraux du jeu, on va passer le plus clair de notre temps à jouer avec les « exemplars ».

Lucien, le grand politicien, qui se cache et qui vole…

L’histoire paraît simple en apparence mais elle gagne énormément en épaisseur au fil de notre progression car à chaque niveau. Chaque niveau nous propose de suivre alternativement Rowena avec trois exemplars qui sont dehors et Lucien qui reste au chaud dans le château. Les phases durant lesquelles on ne dirige que Lucien qui déambule dans le fort volant nous demandent de faire de la politique avec des choix qui vont légèrement influer sur la suite des évènements mais surtout sur la situation de Rowena à l’extérieur : les bons choix permettent par exemple d’avoir un soutien en combat ou une potion de sort. Dommage que le jeu se focalise trop sur le scénario au détriment du background des exemplars que l’on dirige 90% du temps… Si vous voulez en savoir plus sur eux, il faut lire le joli livret qui est fourni avec la Vanguard Edition… Et puis c’est bien gentil de nous pondre un super scénario avec des dialogues complexes, c’est encore mieux de les mettre en français ! Je ne comprends pas : alors que pour YS qui comporte énormément de scènes animées, tout est traduit, dans Fallen Legion Revenants on a droit à l’anglais uniquement alors que les dialogues ne sont que des boites avec fonds fixes… Vous me connaissez j’en fait mon dada : la langue de Molière ! Surtout que certains dialogues sont assez relevés et il faut quand même un bon niveau pour suivre sans se prendre la tête !

On a de quoi lire !
Les rencontres sont nombreuses
L’alternance politique et combat

L’originalité par la réalisation

La principale originalité de la licence Fallen Legion est sa présentation en scrolling horizontal 2D et l’opus Revenants n’échappe pas à la règle. J’ai été assez surpris par cet aspect. Il faut ainsi savoir que lorsque l’on « dirige » Rowena et trois exemplars, ces derniers se déplacent automatiquement vers la droite de l’écran jusqu’à tomber sur des ennemis et dès lors enclencher le combat. C’est assez déroutant voir même frustrant puisque j’ai eu l’impression d’être dans un rail shooter, genre qui me passe totalement au-dessus de la tête car peut intéressant en termes de gameplay à l’exception de la génialissime licence House of the Deads ! Revenons à nos moutons et donc à l’aspect général du soft. Si la modélisation des personnages m’a séduit je reste très dubitatif sur la qualité des décors. La modélisation des personnages sont des sprites en 2D dessinés à la main et surtout très bien dessinés ! Les détails sont nombreux et on reconnaît la qualité japonaise. Les ennemis ont en revanche bénéficiés de moins d’attention avec des dessins moins détaillés y compris les boss. Les animations sont également très sommaires puisque nos personnages se déplacent de manière fixe. Que dire des décors ou plutôt des fonds d’écran qui sont fixes sans aucun élément de détail et qui sont les mêmes d’un bout à l’autre du niveau. Franchement les développeurs ne se sont pas foulés à croire qu’ils sont tous syndiqués auprès de la CGT… On fait donc dans l’originalité mais qui n’est pas forcément de qualité surtout que cette présentation en 2D apporte son lot d’inconvénients au niveau du gameplay mais je m’attaquerai à ce morceau par la suite.

C’est tristounet
Un peu de couleurs !

Comme pour YS, la réalisation se rattrape énormément avec l’aspect son. Les musiques sont vraiment recherchées et conviennent parfaitement à l’action que l’on a à l’écran particulièrement lors des combats. Elles sont relativement longues et présente l’avantage de ne pas nous vriller les tympans ou nous casser la tête. Ce n’est pas pour rien qu’elles soient mises à l’honneur dans les différentes versions premium du jeu qui sont commercialisées. En revanche, il est dommage que les personnages ne soient pas doublés même en version originale. Les phases de dialogues en deviennent vraiment austères entre l’anglais, l’absence d’animation des personnages et le silence, on ne peut pas faire pire…

Je cherche encore la dimension RPG…

Et si on parlait gameplay ? Bon Fallen Legion Revenants se présentent comme un RPG. Alors je vois à peu près ce que l’on trouve dans le genre (qui a dit tout et n’importe quoi ?). Il y a des constantes : des personnages que l’on peut équiper comme on le souhaite, de l’expérience à grinder pour monter les niveaux et débloquer des capacités, des PNJ à qui parler pour avoir des quêtes secondaires et dernière mode du moment, un open world. Bon et bien Fallen Legion Revenants ne propose rien de tout cela et j’exagère à peine… Les exemplars se débloquent au fil de votre progression. Avant le début de chaque niveau, donc pas d’open world, vous constituez votre équipe. Les exemplars peuvent se voir affubler d’une arme et d’une armure et c’est tout ! Pour ce qui est des capacités, il n’y a pas d’expérience et donc de gain de niveaux, vous avez des défis à remplir pour gagner un emplacement supplémentaire pour insérer un objet vous donnant un buff. C’est très sommaire mais la simplicité ne s’arrête pas là ! In game, les personnages avancent tout seul et dans la seule direction possible, il n’y a aucune exploration à faire ! Les coffres que vous pouvez trouver sont posés sur votre chemin et il suffit d’appuyer au bon moment pour les ouvrir… On est bien loin d’un RPG et on s’éloigne au-delà de ligne d’horizon en combat…

L’évolution des personnages est basique…
… et identique à tous les personnages !
Les coffres ne sont pas à chercher…

Parlons des combats… Chaque exemplar a une touche qui lui est affecté : croix, carré ou rond alors que Rowena est sur triangle. Ils ont trois coups : un simple et deux plus puissants qui utilisent plus d’énergie et que l’on déclenche avec les gâchettes de droite. Rowena se contente de soigner (mais très lentement !!!) les exemplars et d’envoyer des sorts pas forcément utiles lorsque la jauge de mana est chargée. Il y a enfin (oui déjà enfin !) une parade à effectuer dans le bon timing ce qui évite de prendre des dégâts et de stunt l’adversaire un bref instant pour ensuite contre attaquer… En fait ce n’est pas un RPG mais un beat’em all dans lequel on spamme les touches en rythme en fonction de l’énergie de nos personnages qui, cela dit en passant ne peuvent pas mourir puisque l’on peut les ressusciter à volonté pour peu que l’on spamme suffisamment le bouton qui leur correspond… Du coup c’est très répétitif et le gameplay n’évolue pas d’un iota au fil du jeu. Vu que les personnages avancent seuls et qu’il n’y a rien à explorer on se contente d’enchaîner les combats qui perdent très vite en saveur alors que l’ennui fait son apparition… Si vous bloquez sur un niveau, sachez qu’il faudra revoir votre façon de jouer puisqu’il n’est pas possible de refaire les niveaux précédents pour débloquer de nouveaux équipements ou farmer pour gagner en niveaux…

La parade parfaite
Les boss sont des sacs à PV…

Je n’ai donc vraiment pas été enchanté par les combats qui reposent essentiellement sur la parade ce qui m’amène à la présentation du jeu qui est source d’inconvénient. Avec cette présentation en 2D, les ennemis ont tendance à se chevaucher et on ne voit parfois pas arriver le coup… comme dans un beat’em all ! Le jeu abuse également d’effet de lumière qui font perdre énormément de lisibilité et les combats peuvent devenir très brouillons ! Et gardez à l’esprit que les combats représentent 90% du jeu… On a droit à quelques phases avec Lucien qui sont chronométrées et qui nous obligent à donner de bonnes réponses aux PNJ ou certaines plus sympathiques mais toujours aussi basiques, qui nous proposent de nous infiltrer en évitant les gardes du château en jouant sur la profondeur des champs. C’est très peu et ça ne vous fera pas disparaître l’énorme sentiment de répétitivité. Si vous persévérez, vous verrez la fin du jeu au bout d’une grosse quinzaine d’heures mais il n’y aucune rejouabilité et rien à refaire puisque le jeu se fait en ligne droite…

Voilà le problème de lisibilité
Bioman ?

Conclusion

Finalement je n’ai pas joué à un RPG mais à un beat’em all / rail shooter teinté de RPG. Le résultat est donc très différent des attentes et je n’ai pas forcément été emballé par l’ensemble. Le gameplay est trop sommaire et repose sur une seule mécanique de défense ; pour le reste on se contente de spammer les touches… C’est vraiment bizarre et je n’ai pas pu m’empêcher de trouver le jeu extrêmement répétitif après seulement une heure de jeu… La réalisation basique avec des textes intégralement en anglais n’aident pas à s’accrocher à un scénario pourtant complexe et intéressant. Je ne dirai pas que le jeu est mauvais, il est particulier et ce n’est pas forcément à ce genre de jeu auquel nous, pauvres occidentaux, avons été habitué…

Pour
  • Une histoire complexe
  • Les exemplars dessinés main
  • Beat’em all teinté RPG
Contre
  • Très répétitif
  • Gameplay trop basique
  • Pas de traduction française !

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