Test Soul Hackers 2, y-a-t-il une âme ?
C’est le crunch en cette rentrée ! Entre le retour des petits de l’école, les gens qui décident de reprendre leur vie professionnelle en main après deux mois d’été et les sorties nombreuses de jeux que je juge personnellement intéressant, je ne sais plus où donner de la tête ! Voilà que débarque Soul Hackers 2 d’Atlus, le studio derrière les licences Persona, Shin Megami Tensei ou encore 13 Sentinels. C’est le studio qui a sorti une foultitude de très bon J-RPG via les licences précitées mais peu ont passé la frontière pour arriver jusqu’à nous, petits européens décérébrés. Avec le récent succès des différents Persona et notamment Persona 5 Strickers, Atlus se dit qu’une fois que l’on a trouvé le bon filon ce serait con de creuser à côté ! Entre les remastered, les remakes et les nouveaux opus, j’ai l’impression qu’Atlus me sort un jeu tous les mois… Soul Hackers 2 est la suite de Soul Hackers sorti en 1997 sur Saturn et jamais arrivé chez nous. C’est donc une totale découverte d’un nouveau monde et ambiance pour moi (et pour 90% des joueurs) et il est temps de voir si Soul Hackers 2 vaut le détour !
Un scénario dans une bouteille !
Je vais être cash, Soul Hackers 2 ne propose pas un scénario de dingue contrairement à ce à quoi nous a habitué Atlus… Bref, l’humanité va s’éteindre sous peu suite à la conjoncture de plusieurs éléments. Bien évidemment, les humains sont devenus totalement teubés et ne voient rien venir. Heureusement qu’une IA qui s’est développée dans l’ombre et qui se nomme Aion. Cette IA est constituée d’une masse de données et d’informations qui composent le monde. Pour éviter cela, Aion va créer deux êtres vivants, Ringo et Figue (non ce ne sont ni le chanteur ni le fruit). On évite de se demander comment une IA arrive à créer deux être à partir de rien…
Donc je continue, nos deux héroïnes sont quand même dotées d’une super intelligence et vont devoir tenter de sauver l’humanité. Bien sur Ringo a un super pouvoir qui consiste à hacker les âmes ce qui permet de ramener les gens à la vie rien que ça ! Pour cela rien de plus simple il suffit de récolter 5 covenants, sorte de gros verts translucides qui ont choisi un hôte ou plutôt un élu. Ces covenants ne se comportent pas comme dans le film Alien, au contraire, ils donnent un pouvoir type super intelligence ou super force et restent bien dociles dans leur hôte jusqu’à la mort de ce dernier. Plutôt cool donc sauf que si on les rassemble, on peut invoquer un être suprême capable de détruire l’humanité et c’est ce que faire une organisation secrète : la société Fantôme. Les deux copines vont courir après ces covenants et croiser la route de trois potes : Arrow, Milady et Saizo.
On a donc notre équipe au complet bien que Figue ne soit présente que lors des cinématiques. Elle fait toujours autre chose pendant que l’on se tape tout le sale boulot et finit par se transformer en chouette faisant office de radar qui ne sert à rien (j’expliquerai cela plus tard). Voilà pour le scénario, une fois couché sur le papier ça a l’air consistant mais pas du tout ! En une phrase : deux supers héros sauvent le monde. On a bien le background des personnages qui nous accompagnent à creuser mais cela passe par des dialogues ô combien trop longs. Alors oui c’est la marque de fabrique de la licence mais le problème est que cela passe par la lecture uniquement avec des vignettes aucunement animées et j’ai du mal à accrocher lorsque cela tire sur la longueur. Surtout qu’il y a beaucoup de fioritures inutiles autour d’informations plus importantes donc tu es obligé de tout lire pour ne rien rater…
Une réalisation pauvre
Tu l’as compris au titre, je n’ai pas du tout été enchanté par la réalisation du jeu. Déjà le fait que 90% de la narration passe par des bulles de dialogues fixes te laisse imaginer le minimalisme de la réalisation. In game ce n’est pas mieux. Le jeu est scindé en petites zones et on se déplace entre elles via un simple menus. Ce qui est embêtant c’est que pour chaque voyage, on a droit à un petit temps de chargement et le problème c’est que plus on progresse plus on multiplie les allers retours et donc les temps de chargement. J’ai joué sur Xbox Séries X et franchement là encore ça ne passe pas ! J’ai joué à des jeux bien plus gourmands en ressources et les temps de chargement n’étaient pas aussi longs.
Mais j’en reviens aux zones qui, en plus d’être petites, sont vides de tout… Les graphismes sont monstrueusement datés pour les consoles de « nouvelle » génération mais aussi pour celles d’avant c’est dire le niveau ! Et encore les zones pacifiques, dans lesquelles on peut discuter avec les PNJ, ramasser de nouvelles quêtes ou autres sont relativement bien modélisées avec des décors très flashy et des textures plutôt propres. Mais alors les zones de combats… Mon dieu j’ai rarement vu quelque chose d’aussi daté ! Sérieusement on est sur un niveau PS3 au mieux… C’est vide et on se contente de se balader dans des couloirs sans mur et sans arrière plan également. On ne voit que Ringo se balader comme une âme en peine et des sortes de formes démoniaques rouges assez floues qui font office d’ennemis à battre. C’est trop léger pour un jeu en 2022 ! Le son rattrape un tout petit peu l’ensemble avec le doublage des personnages plutôt convaincant et des musiques sympas lors des combats mais ça s’arrête là !
Un gameplay daté
Soul Hackers 2 est un J-RPG qui propose des combats au tour par tour à l’instar de ce que proposaient les anciens Final Fantasy. On se balade dans des environnements vides (oui ça ne passe toujours pas) dans lequels on croise des monstres sous forme rouge que l’on peut combattre ou éviter. On a figue qui nous sert de radar qui s’active dès qu’un ennemi pop à moins de deux mètres de nous… Si on les touche, le combat s’enclenche c’est aussi simple que ça avec un e subtilité on peut frapper la forme avant le combat histoire de faire une embuscade et avoir un léger avantage au début du combat.. J’ai eu l’impression de me refaire un Final Fantasy VII ou IX. Rien d’original dans les combats, on peut attaquer, utiliser une objet, se protéger, fuir ou lancer un sort via le démon que l’on a équipé à notre personnage. Le système est donc, là encore, daté surtout qu’à chaque attaque on a droit à une petite animation. Au début je me suis dit sympa ces animations mais après XXX combats je n’en pouvais plus !
En combat le concept est d’enchaîner les attaques contre lesquelles l’ennemi est faible. On retrouve la classification type : feu, poison, terre, foudre, eau… Chaque ennemi a des faiblesses et des résistances à ces éléments. Le but est que nos attaques touchent les faiblesses ce qui permet, à la fin du tour, de déclencher une attaque combo dévastatrice. Les combats reposent essentiellement sur les démons que l’on équipe à nos personnages. Ces derniers montent en niveau et débloquent de nouvelles attaques. En plus de les faire progresser on peut surtout les fusionner pour acquérir des démons encore plus puissants. C’est une mécanique originale sauf qu’on la retrouve dans tous les Shin Megami Tensei… C’est un coup à prendre mais ça se pige vite. Dommage que les menus ne sont une plus lisibles pour voir d’un coup d’œil le résultat que va donner une fusion.
Pour le reste c’est du classique. On a notre équipe de 4 personnages qui montent en niveau au fil des combats. Les stats progressent automatique sans intervention de notre part. On peut les équiper de différentes pièces histoire de monter certaines stats. Personnellement, je recommanderai des pièces qui augmentent la défense et donnent des soins. Les combats sont avant tout une gestion de la santé de l’équipe (tu tapes et tu encaisses le premier qui meurt a perdu) et à ce sujet je recommande également qu’un membre soit équipé d’un démon axé sur le soin ça aide. Le problème pour l’équipement c’est que le loot est rare et que pour fabriquer des objets cela demande pas mal de ressources qui sont tout aussi rares ! En fait tout tourne autour du système de démons et de fusion de ces derniers. J’ai quand même trouvé le système léger avec notamment la possibilité de n’équiper qu’un seul démon par personnage.
Entre le système de combat assez basique, le système de démon qui peine à se renouveler, les zones que l’on explore faites de couloirs qui se ressemblent tous, Soul Hackers 2 devient très vite… saoulant ou du moins répétitif. Après il y a de quoi faire avec la trame principale et les quêtes annexes que l’on trouve à foison. On a les requêtes d’Aion que l’on exécute dans la matrice d’âme des personnages. Car tu te souviens que Ringo peut hacker les âmes ? Cela n’est pas sans conséquence puisque il faut ensuite réparer l’âme en allant dans sa matrice et déverrouillant les portes. Pour déverrouiller les portes il faut un degré d’affinité suffisant entre Ringo et le personnage visé. L’affinité augmente en fonction des choix de dialogues et en allant boire un coup au bar ou manger un morceau à la planque. On a ensuite des quêtes de PNJ qui consistent à chaque fois à aller chercher un objet pour le ramener au PNJ. L’ensemble tient quand même sur plus de 20 heures si tu as le courage de faire les mêmes combats en boucle.
Conclusion
Au sortir de Persona 5 je me faisais une joie de me lancer dans Soul Hackers 2 et cela a été la douche froide ! A tous les niveaux le jeu souffre de lacunes qui ont fini par m’obséder à chaque fois que je jouais. J’ai vraiment eu du mal et je trouve que le jeu a manqué d’attention ou au moins de temps de développement. J’ai eu l’impression d’être face à un Persona de seconde zone. Je n’aime pas les comparaisons de ce genre mais dans ce cas il y a beaucoup de points communs mais on sent que les développeurs ne sont pas allés au bout des choses c’est dommage et j’ai du mal à vous conseiller l’expérience.