Test Rugby 22, on prend les mêmes et on recommence ?
Après un opus 2020 en demi teinte, la licence officielle du Rugby revient sur consoles. On retrouve aux commandes Eko Software et Nacon. Pas de changement et on est en droit d’attendre pas mal d’évolutions puisqu’il aura fallu attendre deux ans pour avoir droit à un nouvel opus (ce serait bien que les dév n’attendent pas deux ans pour le prochain vu que la prochain Coupe du Monde arrive pour 2023 !) ! Je me suis lancé dans le jeu assez confiant vu la communication autour du jeu et les promesses des développeurs et il est temps de vérifier si elles ont été tenues dans ce test de Rugby 22 !
Un contenu famélique !
J’avais trouvé le contenu de Rugby 2020 assez moyen mais pour ce cru 2022 je suis obligé d’aller au delà vu qu’il n’y a strictement aucun ajout !!! Je pourrai, pour ce test de Rugby 22, faire un copié collé de mon précédent test ! Sérieusement le jeu se montre très pauvre que ce soit pour le contenu de clubs et celui des sélections nationales, pour les modes de jeu et les compétitions proposées et on a droit, en prime, à des incohérences au niveau des stats ! Commençons par les modes de jeux qui sont au nombre de trois : match simple, tournoi et carrière… On est d’accord ça fait léger surtout si on tient compte des compétitions proposées… On a droit au Top 14 et à la Pro D2 et à ce Pro14 qui rassemble une sélection d’équipe irlandaises, anglaises écossaises et de l’hémisphère sud… En fait on a deux championnats officiels et une invention qui maquille le fait que l’on n’ait pas toutes les compétitions officielles… Pas de coupe d’Europe en vue et pourtant en Rugby il y en a !
Mais la tristesse touche également les compétitions internationales qui sont au nombre incroyable de … 1 ! Le jeu propose le tournoi international (la compèt qui remplace les matchs amicaux). Impossible donc de se faire un Tournoi des 6 nations ou un Four Nations ou même une coupe du monde… Ma déception a été énorme ! Vous vous doutez que vu le peu de compèt masculine, le jeu ne propose rien niveau Rugby féminin ! On a donc peu de modes de jeu, peu de compétitions et donc de facto peu d’équipes. Et j’ai trouvé qu’il y avait des incohérences au niveau stats. Genre la France n’est que la quatrième nation derrière la Nouvelle Zélande, l’Angleterre et l’Afrique du Sud… Je ne suis pas chauvin mais sauf erreur les bleus sont invaincus IRL et ont battu toutes les équipes précitées.
Autre incohérence, au niveau des clubs où le Stade Toulousain n’est pas la meilleure équipe alors que les mecs ont gagné le Top 14(meilleur championnat au monde) et l’équivalent de la Ligue des Champions au niveau continental… Autre bizarrerie, le monde entier s’accorde à dire que Antoine Dupont est le meilleur joueur du monde, un joueur 2.0, bon beh dans Rugby 22 il est loin dans la hiérarchie… Sérieusement j’ai eu l’impression que les développeurs ont pris le jeu de travers en choisissant les stats totalement déconnectées de la réalité ce qui la fout mal pour un jeu qui se dit être une simulation fidèle. C’est comme l’absence totale des statistiques même les plus basiques comme le nombre d’essais ou celui des placages.
Très rapidement sur le mode carrière, il consiste à créer une équipe avec des joueurs sous forme de cartes à l’instar de FUT. Au début on a des joueurs bidons mais il est possible de débloquer ceux des équipes dans le jeu moyennant des crédits gagnés en faisant simplement des matchs. On ne retrouve pas de légendes alors que cela aurait été un plus et ajouté d’un peu de contenu. Pour le reste le mode est vraiment sommaire en matière de gestion. On part de la D3 et le but est de tout gagner. On peut entrainer nos joueurs via des atelier ennuyeux et répétitifs et il est possible d’améliorer certaines fonctions comme la kiné, les agents, les assistants mais ça s’arrête là. La gestion financière est quasi absente et on ne fera aucun transfert entre équipes : j’ai rarement vu un mode carrière aussi limité !
Une réalisation inchangée !
Rugby 22 ,ne propose aucune évolution au niveau de la réalisation. C’est simple, excepté les menus, il n’y a rien qui change ! Les joueurs sont modélisés de la même manière et excepté les têtes d’affiche, ils ne sont pas reconnaissables… Les stades ne sont pas les stades officiels donc ne perdez pas de temps à essayer de les reconnaître. Le problème c’est que déjà en 2020 la réalisation faisait datée, alors en 2022 avec le next gen, le rendu est limite inacceptable. C’est pas joli et en match ça manque cruellement de fluidité avec des animations de passes lentes et des courses hachées. L’ambiance est totalement absente avec un public modélisé (je ne sis pas si dans ce cas le terme modélisé est le bon mot…) de manière très bizarre : ça bouge en tribune on entend des sous mais on ne distingue rien !
L’aspect sonore est lui aussi très moyen que ce soit le public ou les commentaires. Pour le public on a une bande son de brouhaha mise en boucle… Pas un seul chant pas une seule animation que l’on peut retrouver dans un stade IRL, c’est le néant ! Au niveau des commentaires ils sont la aussi à la ramasse. On sent que les mecs ont enregistré des bouts de phrases et certains noms de joueurs en une journée et basta ! Le problème c’est que régulièrement le commentaire qui se déclenche ne correspond pas à l’action. Le commentateur s’enflamme pour une course en bord de ligne alors que l’on est en plein milieu du terrain. Il peut aussi vanter un coup de pied alors qu’il s’agit d’un plaquage… Je me suis vraiment demandé si les développeurs avaient testé leur jeu avant de le commercialiser vu le nombre récurrent d’erreurs ! Je suis désolé de tirer à boulet rouge dans ce test de Rugby 22 mais c’est à la hauteur de ma déception.
De bonnes sensations en match
Tout n’est pas à jeter avec ce nouvel opus de Rugby 22, j’ai quand même eu de bonne sensation en match même si, là encore, j’ai trouvé très peu d’améliorations ou du moins de variations par rapport à Rugby 20. Chaque phase de jeu est bien détaillée et le jeu est accessible à tous même pour ceux qui n’y connaissent rien. On pige vite les commandes et on enchaine bien les phases de jeu. Le problème c’est que le jeu est très scripté que ce soit en attaque ou en défense et que les défenses sont légèrement avantagées. Dès que l’on passe en difficulté normale, il faut se tenir aux plans de jeu préétablis au risque de se casser les dents pendant 80 minutes sur un rideau de fer ! Il faut donc oublier la créativité ou le fameux french flair et c’est bien dommage car les matchs deviennent monotones en raison de ces schémas préétablis.
Si les sensations sont bonnes, j’ai quand même trouvé le jeu lent dans le déroulement de toutes les phases de jeu. Que ce soient les touches, les mêlées, les passes, les plaquages, les coups de pied tout est lent. La faute aux animations qui prennent un temps monstre ! On est du coup obligé d’anticiper le jeu avec une bonne seconde d’avance ! ça va lorsque l’on connaît sur le bout des doigts les stratégies que l’on veut mettre en place mais ça reste chiant d’attendre à chaque fois que les joueurs se replacent.
J’ai eu l’impression qu’il est impossible de mettre du rythme dans le match avec des libérations de balle rapides et même le meilleur demi de mêlé du monde est incapable de faire une passe sur un pas sans se faire découper, la faute aux animations trop lentes ! Cette lenteur oblige à mettre une durée de match bien longue au risque d’enchaîner des 0-0 ou des 7-0 tout pourri car on peine à avancer et que 90% du temps de jeu se fait dans les rucks. J’ai trouvé dommage que pour une simulation, le jeu ne reprenait pas l’évolution actuelle du Rugby IRL.
Conclusion
Je suis extrêmement déçu par ce nouvel opus qui n’apporte franchement aucune améliorations notables par rapport à son aîné sorti deux ans plus tôt. Au niveau du gameplay je peux comprendre et encore les développeurs auraient pu donner un peu plus de punch à leur jeu ou en tout cas plus de rythme. En revanche, la réalisation aurait mérité un sacré lifting car en 2022 avec l’arrivée des next gen elle accuse le poids des années. Après c’est la seule simulation de rugby sur le marché et il est certain que l’absence de concurrence ne pousse pas à améliorer leur bébé.