Test BROKEN MIND – Une pépite indé qui nous transporte au cœur d’une enquête spectaculaire

Après plusieurs années de développement, Broken Mind est enfin disponible sur toutes les plateformes de jeux vidéo. Le studio 2BAD GAMES constitué du seul et unique Tony De Lucia peut être fier de son bébé. 5 ans de dev, avec des hauts et des bas, des changements majeurs qui donnent un résultat plus qu’étonnant pour ce jeu d’enquête policière saupoudré de survival horror.

Frank Morgan

Dans Broken Mind on incarne l’agent Frank Morgan, policier ayant perdu sa fille suite à un meurtre commis par une personne mystérieuse. Dès le début du jeu nous sommes transportés dans l’univers de Frank et son esprit tourmenté par la mort de sa fille. Des flashs nous accompagnent tout au long de l’enquête, on pourrait même penser que Frank est un profiler au vu du déroulement.

Aux prémisses de l’enquête, Frank décide de se rendre dans la maison où habitait Laura Campbell pour débuter les investigations. Le moment est somme toute très sympa car pour les besoins de l’enquête il devra résoudre quelques puzzles ou encore résoudre des énigmes, mais rassurez-vous elles ne sont pas impossibles et avec un peu de matière grise chacun pourra trouver la solution. Je reviens donc au moment sympa, celui où on est transporté dans le corps de cette adolescente, j’ai adoré ce passage et c’est justement celui-ci qui me fait penser à certain film policier comme le sixième sens, et surtout au profiler, une personne capable de ressentir et voir au travers des yeux des victimes. 

Bien entendu mon ressenti reste le mien, on peut très bien aussi penser que nous regardons simplement la vidéo de son Stream qu’elle était en train de faire lors de son enlèvement.

Tout ça pour dire que rien qu’avec les premiers chapitres, on est certain de se mettre à la place de la victime et de ressentir une certaine tension (peur, stress, etc). On se met également à la place de Frank qui avec le traumatisme d’avoir perdu sa fille, veut absolument réussir à sauver la victime afin d’éviter que cette histoire se répète.

Je n’ai pas pour habitude de spoiler l’histoire d’un jeu mais je pense qu’outre les mécaniques utilisées pour faire le jeu, l’histoire mérite d’être découverte par vos soins. Bien qu’il n’y ait qu’une personne derrière l’histoire (le grand Tony De Lucia), je peux vous dire que tout se tient et que tout est réellement bien ficelé comme un bon thriller. On s’attache au personnage et surtout on a cette envie d’aller au bout pour découvrir ce qui peut bien se cacher derrière cet enlèvement. 

La cerise sur le gâteau est l’apparition d’un être maléfique qui nous empêche de rebrousser chemin durant certains moments, venant sans doute de l’imaginaire de notre protagoniste qui le pousse à affronter ses vieux démons. D’ailleurs il ne sera pas le seul ennemi à combattre, il y aura aussi les hommes masqués d’une tête de renard qui n’hésiteront pas à vous rendre la vie dure par moments.

Des références à la culture 

Pendant mon périple si je peux l’appeler ainsi, on découvre quelques références comme disons-le clairement ce coup de pied à l’ancienne qui m’a directement rappelé ce bon vieux Duke Nukem 3D, ce passage dans les aérations qui me rappellent étrangement ceux que j’avais vécus dans le jeux Alien Vs Predator sorti sur Jaguar en 1994 (peut-être pas la bonne réf.) ou alors celui d’être dans la peau de Mc Lan de Die Hard. Enfin je suis certain même que je suis passé à côté de beaucoup de choses, mais ce mélange de surnaturel, d’horreur et de réel se marie bien dans l’ensemble de cette enquête à mi-chemin entre survival horror et thriller.

Ambiance Sonore

Pour Broken Mind, Tony à cette fois-ci fait appel à un compositeur du nom de  Chris Hoole, cela renforce l’immersion avec des musiques fort adaptées à ce type de jeux, aucune fausse note ne vient entraver la progression et force est de constater que ce choix est judicieux pour un résultat surprenant. Les bruitages ne sont pas en reste, si vous vous souvenez des 2 premières productions de Bad Games on ressent un travail plus minutieux qui colle parfaitement à l’univers créé ici.

Graphismes 

Initialement Broken Mind devait être un jeu en pixel art (comme les deux précédents titre du studio), qui offrait un rendu cubique/brique des personnages, mais Tony De Lucia changea en cours de route son projet pour de la 3D et des dessins. Chaque acteur (car oui, des acteurs ont joué le rôle des personnages) et chaque objet du jeu ont entièrement été dessinés par Tony lui-même. Un travail de longue haleine qui fût le plus grand défi pour Tony, dont le processus nous fût partagé tout au long du développement sur Twitter.

Je me souviens même qu’il demandait à la communauté son avis afin d’améliorer certains objets. J’ai moi-même conseillé de changer l’apparence de l’extincteur qui paraissait hors norme, et quelle joie de voir qu’il avait suivi mon conseil pour avoir un résultat plus proche de la réalité. Tout cela pour dire que c’est pratiquement impossible de faire cela avec d’autres studios, qu’ils soient petits ou grands. C’est donc un pari plus que risqué, qui finalement a porté ses fruits pour un résultat graphique atypique qui donne une signature spécifique au studio 2Bad Games.

Jouabilité 

Le choix de la vue à la première personne n’était pour moi au départ pas forcément une bonne idée. Je trouve plus appréciable en général les jeux utilisant la fameuse vue à la Résident Evil (à la troisième personne). Force est de constater que finalement ce choix était le mieux, le personnage se déplace avec fluidité, le paramétrage des touches est parfait, la sensation de tension est palpable. Dans l’ensemble, la prise en main est calibrée aux petits oignons, le feeling passe tout de suite et permet de mieux retranscrire l’univers de Broken Mind.

Le HUD est discret mais très bien fichu, sur la partie gauche du haut de l’écran sont positionnés un cœur et des poumons pour la gestion de la barre de vie et la gestion du souffle quand vous courrez ou êtes en combat. L’inventaire est disponible avec un appui sur la touche Y (sur Xbox), inventaire qui permet de conserver des ressources pour la vie, des balles pour le pistolet ou encore des outils nécessaires à la progression. La gestion de la lampe torche est automatique et il est possible d’assigner des coups de cross quand vous n’avez plus de balle dans votre inventaire sauf si vous voulez utiliser le fameux coup de pompe (pied) super-efficace et qui me donne toujours le sourire. Les Puzzles sont bien pensés et ne viennent pas entacher ou casser le rythme de votre progression.

Durée de vie 

La durée de vie d’un jeu sera toujours un sujet de conversation sans fin. Ici, le jeu nous octroie le choix avec 4 niveaux de difficulté, avec les classiques Facile, Normal et Difficile. Le quatrième choix qui s’offre à nous est le mode Narratif qui désactive certains combats et permet aux personnes n’ayant pas envie d’affrontement de faire le jeu sous un angle différent et vraiment se concentrer sur l’aspect narration.

Globalement donc, la durée de vie oscille entre 4 et 10 heures. Plus la difficulté sera élevée plus les combats seront redoutables et plus longs car les ressources seront plus rares. Des sauvegardes automatiques nous renvoient non loin de notre progression en cas de mort. N’hésitez pas à bien farfouiller dans tous les coins pour débloquer plus facilement tous les succès et trouver le maximum de ressources.

Conclusions

Tony De Lucia/2Bad Games peut être fier de son bébé, Broken Mind est un jeu indépendant qui peut se targuer d’avoir une finition parfaite et une histoire très intéressante, une enquête palpitante qui nous surprend et qui force sans difficulté à s’attacher au protagoniste. Une jouabilité très bien calibrée, des graphismes de très haut niveau pour un si petit studio qui peut se targuer d’avoir un savoir-faire unique en son genre. 

Broken Mind n’aura pas de mal à trouver son public et avec un prix de 9.99€ autant dire que cela en vaut plus que la peine, et si vous êtes un chasseur de succès cette fois-ci vous pouvez rendre l’utile à l’agréable car l’histoire vaut vraiment la peine d’être vécue. N’attendez plus pour sauter le pas et si le cœur vous en dit de ne pas oublier de jeter un œil sur les 2 autres productions du studio que sont Brutal Rage et 2 SURVIVE pour aider Tony dans son travail et lui permettre de continuer à nous sortir ce type de pépite. Un studio Français qui petit à petit se construit une réputation à force de travail et de volonté. Chapeaux bas à Tony De Lucia pour son travail.

Broken Mind est disponible aujourd’hui mardi 21 juin sur Xbox One/ Xbox Series, Playstation 4/5 et Nintendo Switch. Brutale Rage et 2 SURVIVE sont aussi disponibles sur toutes les plateformes suscités. 

POSITIF
  • Une histoire inédite
  • Une DA excellente
  • Prise en main intuitive
  • Techniquement solide
  • Le coup de pied façon Duke Nukem
  • Vive les jeux indépendants
NEGATIF
  • Le petit hochement de caméra lorsque notre barre d’endurance s’épuise

2BAD GAMES SITE: https://www.2badgames.com/

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