Wednesdays sortira le 26 mars sur PC et MAC

Sous la forme d’une bande dessinée interactive et via un parcours mémoriel, Wednesdays aide le joueur à déchiffrer les silences des victimes et reconnaître les manifestations de violences sexuelles dans son entourage. À travers les souvenirs fragmentaires d’une victime, ce jeu du réel alliant narration et gestion d’un parc d’attractions, symbole du monde de l’enfance, a pour volonté de sensibiliser et aider à la réparation. Wednesdays sera disponible dès le mercredi 26 mars 2025 sur PC et Mac via Steam et itch.io.

The Pixel Hunt et Pierre Corbinais, deux figures du jeu vidéo narratif qui ont déjà ému le public en produisant conjointement des œuvres singulières, innovantes et engagées telles qu’Enterre-moi, mon amour (édité par ARTE France)ou encore The Wreck, sont à l’origine de ce nouveau projet. 

Dans un style rétro en 2D, hommage aux jeux vidéo des années 1990, une île vide attend Timothée, le personnage principal de Wednesdays. Orco, mascotte et guide à tête d’orque, lui propose d’y bâtir un parc à thème. Dans chacune des attractions, Timothée retrouve un souvenir, de sa vie de petit garçon à ses premiers pas d’adulte. Tous ont à voir avec l’inceste qu’il a subi, les mercredis après-midi durant de nombreuses années.

Il redécouvre son passé vingt ans plus tard, et avec lui une multitude de questions : Comment cela a-t-il pu se produire ? Comment aurait-on pu voir et poser des mots ? Comment a-t-il été affecté en grandissant ?

D’autres scènes ressurgissent : des après-midis en classe, un enterrement, une première fois, un trajet en bus avec sa meilleure amie, une confession maintes fois repoussée… Dans chacune d’entre elles, le joueur incarne un nouveau personnage de l’entourage de Timothée pour tenter de dénouer cette pelote qu’est la mémoire. Des souvenirs fragmentaires, non-chronologiques, à l’image du fonctionnement de la mémoire traumatique.

« J’ai à cœur de créer une œuvre, mais avec la volonté de sensibiliser les joueurs. L’inceste est un des rares sujets où la simple prise de parole constitue déjà une avancée. Je l’ai constaté autour de moi : l’effet est immédiat. » explique Pierre Corbinais, le créateur du jeu. Lors des scènes de souvenir, animées par les très belles illustrations à main levée de la dessinatrice Exaheva, le joueur s’oriente dans des dialogues à choix multiples, selon sa sensibilité, en incarnant une des personnes de l’entourage de Tim. « J’ai voulu enrichir la narration et éviter la linéarité. Si le joueur veut tout savoir de l’inceste de Timothéeune scène lui donnera toutes les réponsesMais il peut aussi avancer, passer certaines étapes, choisir ce qu’il veut entendre. »

Déconseillé aux moins de 18 ans, le jeu ne comporte aucune scène d’agression sexuelle, et des avertissements de contenu sont disponibles pour chaque souvenir exploré, chacun d’entre eux pouvant être lu sous forme de résumé. Wednesdays dissipe la chape de plomb contre laquelle les victimes d’inceste se battent,et éclaire un chemin de possible réparation.

Deux styles graphiques volontairement aux antipodes, et pourtant empreints d’une même épure, cohabitent dans le jeu :

  • L’univers des souvenirs, de la main de la dessinatrice Exaheva (Mekka Nikki, Still Heroes), puise son inspiration dans la bande dessinée indépendante et le roman graphique,
  • L’univers du parc d’attractions Orco Park, signé Nico Nowak (There Is No Game: Wrong Dimension), adopte le pixel-art coloré des jeux de gestion des années 90.

Au-delà de son gameplay ingénieux et de sa direction artistique originale, Wednesdays est aussi un jeu qui a donné à plusieurs de ses concepteurs et conceptrices l’opportunité de faire entendre leur voix, en tant qu’artistes et créateurs de jeux vidéo mais aussi en tant que victimes pour certains.

Le jeu est disponible en anglais, français, allemand, espagnol et portugais.

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